Dans un nouveau rapport publié le 16 juin, la Cour des comptes européenne alerte sur la nécessité de mettre un coup d’accélérateur sur les mégaprojets transfrontaliers. "Six des huit infrastructures de plusieurs milliards d'euros qu'elle a contrôlées, ainsi que leurs lignes d'accès, ne fonctionneront probablement pas à leur pleine capacité d'ici à 2030 comme prévu initialement. Cela retardera encore l'achèvement du réseau central transeuropéen (RTE-T)", plaide l’institution.
Les coûts augmentent de 47 %
Dans le cadre de ce rapport, huit mégaprojets ont donc été passés au peigne fin : l'axe Rail Baltica – ligne ferroviaire reliant l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie à la Pologne, la liaison Lyon-Turin, le tunnel de base du Brenner, reliant l'Autriche et l'Italie, la liaison fixe du Fehmarn Belt – liaison rail-route entre le Danemark et l'Allemagne, l'Y basque – ligne ferroviaire à grande vitesse reliant Vitoria en Espagne à Bordeaux en France, la liaison Seine-Escaut, l'autoroute A1 en Roumanie et la ligne ferroviaire E59 en Pologne et sa connexion aux ports de Szczecin et Ś
winoujście.
Un retard de 11 ans en moyenne
Pointant une coordination insuffisante des projets entre les différents pays dont chacun a ses propres priorités d’investissement et procédures de planification, la Cour des comptes européenne assure que "le retard d’en moyenne 11 ans de ces projets compromet le bon fonctionnement de cinq corridors transnationaux sur neuf". Autre conséquence de ces retards, un coût qui explose de 17 milliards d'euros (+ 47 %). "L'augmentation la plus conséquente a été observée pour le canal Seine-Nord Europe, dont les coûts ont pratiquement triplé", souligne le rapport.