Transport fluvial : Seine-Escaut, un plan stratégique européen à horizon 2030

L’Union Européenne a structuré depuis 2013 une carte unique des transports européens (tous modes, personnes et marchandises) en 9 corridors, dont 4 traversent la France et couvrent l’ensemble du réseau navigable à grand gabarit français.

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La Commission européenne a validé, le 27 juin, les conditions d’ouverture des 1 100 km de réseau à grand gabarit du réseau Seine-Escaut, desservant les ports maritimes du Havre à Anvers, les ports intérieurs multimodaux du réseau et les grandes métropoles de Paris, Lille et Bruxelles. 

L’acte d’exécution signé par la Commission européenne le 27 juin a fixé les conditions d’ouverture des 1 100 km de réseau fluvial à grand gabarit desservant les grands ports maritimes européens du Havre à Anvers, les ports intérieurs multimodaux du réseau et les grandes métropoles de Paris, Lille et Bruxelles. Cet acte précise les étapes d’achèvement des différentes sections du réseau Seine-Escaut jusqu’à son ouverture complète.

Un cadre financier

Cet acte formalise également l’engagement de l’Union européenne pour ce projet qui vise à atteindre les objectifs économiques, sociaux et environnementaux fixés à l’horizon d’achèvement du réseau central européen, en 2030. L'enveloppe s'établira à un taux maximum de 50 % des travaux de 2021 à 2027.

"L’engagement pris par l’Union européenne à travers cet acte d’exécution est un signal très positif pour le transport fluvial en Europe. Il pose le cadre d’un financement pérenne de l’Union européenne au projet Seine-Escaut et démontre la solidité de ce projet partenarial, a déclaré Thierry Guimbaud, directeur général de Voies Navigables de France. Pour sa part, VNF aura en effet investi 264 M€ sur la période 2014-2022 pour le développement et la modernisation des 735 km de son réseau au sein de la liaison Seine-Escaut."

Un programme d'opérations

Le soutien européen se traduit actuellement, et jusqu’en 2022, par une contribution de 634 M€, pour un programme d’opérations de 1464 M€ en France, Flandre et Wallonie. Celui-ci finance :

  • les améliorations de l’infrastructure sur le bassin de la Seine et de l’Oise ;
  • la réalisation du canal Seine-Nord Europe au centre du réseau ; 
  • les liaisons transfrontalières de la Lys mitoyenne ;
  • la remise en service du canal de Condé-Pommeroeul ;
  • en Flandre et en Wallonie, les bassins de la Lys, de l’Escaut et de la dorsale wallonne de Pommeroeul à Namur.

Une stratégie de reconquête globale

À l’origine, l’Union européenne a élaboré en 2013 une carte des transports européens (tous modes confondus) structurée en 9 corridors dont 4 traversant la France et recouvrant l’ensemble du réseau navigable français.

Le projet Seine-Escaut doit voir naître Canal Seine-Nord pour relier le réseau grand gabarit d’Ile-de-France aux ports d’Anvers, d’Amsterdam, Rotterdam, mais également permettre la remise en état de certaines portions du réseau français et européen et la mise au gabarit "Va" (bateaux de 1 500 à 300 tonnes). "Le projet Seine-Escaut permettra à terme la navigation sur une liaison fluviale à grand gabarit de 1 100 km entre la France, la Belgique et les Pays-Bas et de doubler les capacités d’échanges entre ces 3 pays à l’horizon 2030", explique Thierry Guimbaud, Directeur Général de Voies Navigables de France.

L'enjeu écologique et économique

Ce réseau reliera 5 grands ports maritimes européens, Le Havre, Rouen, Dunkerque, Gand et Anvers à un réseau multimodal de ports intérieurs qui desservira un bassin de population de plus de 50 millions d’habitants.

 D’un point de vue économique il changera la donne en accueillant des acteurs de diverses filières et contribuera à l’aménagement et la cohésion des villes et territoires, offrant un nouveau champ de compétitivité national et international. Cet essor le long des 1 100 km de réseau devrait générer de nombreux emplois. 

Des réductions des gaz à effets de serre sont également attendues du fait de la diminution des distances générées par les reports sur la voie d’eau et grâce à de nouvelles unités fluviales innovantes.

Est également attendue de nouvelles connextions intermodale avec le rail et la route, et de ce fait une augmentation du report de la route vers des modes moins polluants.

 

Zoom sur le canal de Condé/Pommeroeul

La remise en navigation de canal de Condé/Pommeroeul, un des 3 débouchés du corridor Seine-Escaut vers les réseaux fluviaux d’Europe du Nord, doit permettre dès 2022 à des bateaux transportant jusqu’à 3 000 tonnes de marchandises de disposer d’une liaison directe entre les réseaux français et belge à grand gabarit.

Cette liaison directe dentre l’Escaut et la Belgique (vers Charleroi, Bruxelles, Anvers au nord-est et la Meuse à l’est) permet d’économiser d'une part 12 heures de temps de parcours, sans détour par le canal de Nimy/Blaton/Péronnes, et d'autre part 200 millions d’euros (M€), puisqu’il ne sera pas nécessaire de recalibrer ce dernier.

Les travaux sont inscrits au contrat de plan État-Région (CPER) et cofinancés par la Wallonie (Belgique) et l’Union européenne.

L’opération a été estimée à 80 M€. Voies navigables de France a signé en 2016 le marché principal de travaux de curage et d’élargissement du canal pour un montant de 41,2 M€. Ce projet devrait générer 600 emplois directs.

 

 

 

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