9e journée Fret ferroviaire et OFP : une stratégie nationale se met en place

Cette nécessité de devoir travailler ensemble ne constitue pas le seul facteur de réussite éventuelle.

Crédit photo OC
La neuvième journée Fret ferroviaire et OFP a souligné une fois encore le besoin pour le fret ferroviaire d’être mieux soutenu par l’Etat. Mais le redécollage de ce mode de transport présenté comme vertueux pour l’environnement passe également par l’obligation pour tous les acteurs concernés de travailler ensemble pour lever tous les obstacles entravant son développement. 

"On ne pourra réussir qu’en équipe" et "il nous faut parler d’une seule voix pour être plus forts", cette double citation d’Arnaud Sohier, directeur commercial de SNCF Réseau, pourrait résumer à elle seule le sentiment qui prévalait à l’issue de la 9e journée Fret ferroviaire et OFP du 20 novembre, suivie par plus de 350 participants, un nouveau record par rapport à l'édition précédente. 

Un article 51 qui change tout

Mais cette nécessité de devoir travailler ensemble ne constitue pas le seul facteur de réussite éventuelle. Plus que jamais, le ferroviaire a, en effet, besoin d’être soutenu - pas seulement par des aides - comme il l’est déjà dans des pays limitrophes comme l’Allemagne et la Suisse, pour accompagner la réindustrialisation de la France. Cette prise de conscience avait, semble-t-il, échappé initialement aux rédacteurs du projet de Loi d’orientation sur les mobilités (LOM) adoptée à l’Assemblée Nationale ces derniers jours.

Une mobilisation de dernière minute a, cependant, permis de rajouter un article qui change tout. L’article 51 stipule que l’Etat doit établir et présenter au Parlement le cadre de la stratégie nationale du fret ferroviaire qui devrait être prête d’ici un an. Exposée par Jean-Marc Zulesi, député des Bouches-du-Rhône membre de la Commission du développement durable, cette stratégie devrait conduire à apporter "une visibilité sur les aides au déploiement du fret ferroviaire. Elle doit également s’inscrire dans une cohérence territoriale associant l’ensemble des acteurs concernés dont les entreprises, les logisticiens, la SNCF et l’Etat. Nos infrastructures doivent, par ailleurs, assurer la promotion de la multimodalité, celle-là même qui permet au camion de passer sur le train le plus rapidement possible. Tout en visant un renforcement de la desserte ferroviaire des grands ports maritimes, il nous faut aussi inscrire, par ce biais, la France sur le plan européen et international". Avant de conclure une intervention très applaudie par la salle en soulignant que "la France a besoin du fret ferroviaire, c’est un enjeu national."

En finir avec les complexités et autres rigidités 

En prolongement d’une présentation par Sylvie Charles, directrice générale du Pôle Transport Ferroviaire et Multimodal de marchandises de SNCF Logistics, de la gestion capacitaire, Gottfried Eymer, président-directeur-général d’Euro Cargo Rail (ECR) a, pour sa part, démontré qu’au travers de l’engagement d’investissements limités, le réseau ferré pourrait comporter plusieurs nouveaux axes à même d’admettre des trains au gabarit P400.

Cela pourrait permettre à la France de se repositionner sur l’échiquier européen dont l’épicentre se situe désormais en Allemagne. Mais d’autres mesures sont tout aussi attendues comme celles visant à faire évoluer la réglementation des lignes capillaires. Là-encore, le fret ferroviaire souffre d’une rigidité dont le transport routier est exempt.  

Le rail doit donc sortir d’une incohérence entre les objectifs et les moyens dans laquelle il est encore par trop enferré. C’est toute la raison d’être de la plateforme nationale fret lancée par SNCF Réseau. Celle-ci a vocation à examiner tous les points constituant autant de blocages dans la chaîne ferroviaire.

Un covoiturage du fret ferroviaire

D’autant que les chargeurs sont bien conscients des enjeux environnementaux qui arrivent très vite sur l’agenda. Le fret ferroviaire devra donc être prêt pour faire face à l’afflux de demandes qui ne va pas manquer de se produire. Une des réponses en a déjà été apportée avec la mise en circulation de la première locomotive hybride (électrique/Diesel) de forte puissance le 26 octobre.

L’un des investigateurs de cette première européenne – VFLI étant l’entreprise ferroviaire qui la met en œuvre - est Nestlé Waters. Jean-François Lagane, son responsable logistique ferroviaire, prône un recours accru à son utilisation en lançant l’idée d’un "covoiturage du fret ferroviaire". L’idée en est très simple, c’est de faire coïncider des plans de transport pour maximiser le remplissage des trains (60% pour Fret SNCF).  

Cette dynamique porteuse de bien des développements devra encore composer avec l’impact des grèves prévues à partir du 5 décembre prochain. Tous les acteurs concernés sont donc partagés entre expectative inquiète et volonté d’action immédiate alors même que le développement du fret ferroviaire semble devoir devenir une priorité inéluctable et… urgente face aux enjeux environnementaux. 

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