Fret ferroviaire : Euro Cargo Rail démarre bien l’année 2019

ECR aligne une flotte de 155 locomotives électriques et Diesel. Les premières commencent à être équipées d'un logiciel qui va prévoir et anticiper leur maintenance.

Crédit photo OC
Euro Cargo Rail (ECR) n’a pas concrétisé ses objectifs de croissance en 2018. La faute en incombe principalement aux conséquences des mouvements sociaux du printemps 2018. Mais la filiale française du groupe DB Cargo compte bien sur le démarrage de ses nouveaux trafics pour renouer avec la croissance cette année.

Treize ans après la circulation d’un premier train assuré par un opérateur alternatif (ECR), l’année 2018 ne sera assurément pas à marquer d’une pierre blanche pour le fret ferroviaire français. Contrairement à ses prévisions, Euro Cargo Rail vient d’annoncer, un recul de 2 % de son chiffre d’affaires pour cet exercice à 146 millions d’euros (M€). Elle conserve, cependant, ses 20 % de parts de marché environ.

Confiance pour l’avenir

À en juger par son niveau de recrutements, ECR a, toutefois, plus que jamais confiance dans le développement de ses activités au cours des prochaines années. Il recrute et forme 95 nouveaux conducteurs et 43 agents au sol sur les exercices 2018/2019. "Nous anticipons la croissance, celle-ci devant être comprise entre 5 et 10% par an au cours des prochaines années", souligne Gottfried Eymer, président-directeur-général d’Euro Cargo Rail.

Et cette confiance a également quelque chose à voir avec les nouveaux trafics débutés en janvier 2019. L’opérateur a remporté trois contrats majeurs, lesquels ont été signés au cours du dernier trimestre 2018.

Le premier conclu avec Fiat concerne l’acheminement de pièces automobiles entre l’Italie et la France via Modane. Le second lié au secteur intermodal a été passé avec le chargeur italien Hannibal, les convois fret reliant l’Italie à la région lyonnaise. Enfin, le troisième réalisé pour le compte d’Hispanauto s’applique à un trafic mis en place entre l’Allemagne et l’Espagne via Forbach et Hendaye. Au global, ces seuls contrats représentent une vingtaine de rotations par semaine.

Aucun appel d'offres pour l'heure

Toujours présent sur le secteur des produits de carrière même si ce trafic a diminué d’une liaison en 2019, ECR travaille déjà indirectement pour le Grand Paris Express en acheminant des trains de granulats entre les carrières des Hauts-de-France et les différents chantiers des futures lignes de métro automatique. Ces trains sont notamment réalisés pour le compte des Carrières du Boulonnais avec lesquels ECR a renouvelé son contrat pour une durée de quatre ans.

Pour l’heure, toutefois, l’opérateur n’a répondu à aucun appel d’offres lié à l’acheminement des déblais du Grand Paris Express.

Gel des investissements jusqu’à fin 2020

Si ECR investit beaucoup dans la formation de ses personnels, tel n’est pas le cas, en revanche, dans d’autres domaines comme celui des locomotives. La flotte de locomotives, soit 155 engins, restera la même tant que la société ne sera pas en mesure de présenter un EBIT positif. Celui-ci est prévu fin 2020.

Pourtant, et à l’image d’autres opérateurs comme VFLI, ECR se mettra en capacité de se doter d’engins hybrides (électrique et Diesel) le moment venu. Mais "il conviendra, au préalable, que les conditions ferroviaires changent drastiquement", prévient le patron d’ECR. Au-delà des grèves, il pointe "les infrastructures qui sont en mauvais état et les difficultés d’accès au réseau. Ces problématiques, parmi d’autres, rendent difficiles l’atteinte de prix compétitifs sur le marché."

Mobilisation autour du P400

Cette année et comme elle l’avait déjà fait en 2018, la filiale de DB Cargo va continuer à se mobiliser en faveur du gabarit P400. Ce dernier admettant des hauteurs de remorques plus importantes figure au rang d’axe stratégique tant ses potentialités de développement sont importantes.

Ce service est, pour l’instant, limité à cinq fréquences hebdomadaires entre Sarrebruck et Perpignan. Mais le dirigeant poursuit ses discussions avec SNCF Réseau pour que ce service soit étendu. "Nous pourrions, ainsi, passer en quotidien avec des extensions possibles sur Barcelone et Tarragone. Nous devons, toutefois, solutionner le problème des sillons. Ils sont toujours traités en autorisation de transport exceptionnel (ATE). Nous souhaiterions donc que les procédures soient standardisées dès que possible afin de parvenir à un plan de transport beaucoup plus fiable."

Ce service pourrait, par la suite, être étendu au Corridor Atlantique. Cela s’annonce plus délicat, en revanche, en raison des investissements à réaliser sur le gabarit des tunnels, par exemple.  

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