Une nouvelle liaison ferroviaire Espagne-Pays Bas pour les fruits et légumes

Cette liaison offre une alternative au moyen d’acheminement traditionnel des fruits et légumes espagnol que constitue le transport routier de marchandises

Crédit photo Coolrail
L’opérateur néerlandais Coolrail a lancé, au début du mois de mai, un service ferroviaire de livraison de fruits et légumes en conteneurs à température contrôlée (reefers), entre Valence et Rotterdam. Trois départs par semaines ont été mis en place et l’objectif est d’atteindre cinq fréquences.

L’opérateur néerlandais Coolrail a lancé, au début du mois de mai, une liaison ferroviaire de livraison de fruits et légumes en conteneurs à température contrôlée, entre Valence et Rotterdam. Les aliments sont chargés à Valence puis le convoi est complété à Barcelone avant d'être acheminé vers la France via Port-Bou, ce qui oblige à transborder le chargement à la frontière en raison de la différence d’écartement entre les réseaux français et espagnol. En dépit de cet arrêt forcé, la durée totale du trajet est de 48 heures, sensiblement la même que par la route. Trois départs par semaines ont été mis en place et l’objectif est d’atteindre cinq fréquences.

Une alternative à la route 

Le transport est réalisé en Espagne par Renfe Mercancías, filiale fret de l’opérateur historique espagnol, puis la SNCF prend le relais en France et assure l’acheminement jusqu’à Rotterdam. Chaque convoi a une capacité totale de 1 300 tonnes. 

Cette liaison offre une alternative au moyen d’acheminement traditionnel des fruits et légumes espagnol que constitue le transport routier de marchandises. De fait, de nouvelles solutions commencent à émerger. En février 2019, la société VIIA, filiale du groupe SNCF, et Renfe Mercancías ont lancé une ligne ferroviaire de transport de semi-remorques P400 et de conteneurs entre le port de Barcelone, et Bettembourg au Luxembourg. 

Une réduction des émissions 

L’enjeu de la liaison Valence-Barcelone-Rotterdam est double. Il s’agit d’abord de désengorger les axes routiers et la France est concernée au premier plan : c’est un client important pour les producteurs espagnols mais aussi la voie de passage terrestre unique pour les camions espagnols à destination du nord de l’Europe. L’Union européenne absorbe 94 % des exportations espagnoles de fruits et légumes qui ont atteint près de 13 milliards d’euros en 2018. Compte tenu de l’augmentation croissante de ces flux, la recherche d’alternatives est une nécessité incontournable. 

A cela s’ajoute la question environnementale. L’utilisation de la voie ferrée ne peut qu’avoir un impact favorable en termes d’émissions de CO2, une préoccupation désormais majeure du secteur de la logistique et du transport en Espagne et dans le reste de l’Europe. Le nouveau service devrait remplacer l’équivalent d’un peu plus de 12 000 camions par an selon Coolrail. La réduction des émissions de CO2 est de l’ordre 15 000 tonnes annuelles, soit une baisse de 70-90 % par rapport à la route. 

Des perspectives de prolongement

Ces enjeux ont été clairement perçus en-deçà des Pyrénées. Plusieurs sociétés espagnoles du secteur des fruits et légumes participent à ce projet : Bollo, Martinavarro, EasyFresh et TobSine (Valence) ; Fruveg, Primaflor et Pozo Sur (Murcie) ; Agroiris (Andalousie). D’autres acteurs pourraient également être intéressés au cours des prochains mois. 

L’opérateur, de son côté, n’écarte pas la possibilité de prolonger le service vers le sud de l’Espagne et de charger directement à Murcie, voire même à Almeria, deux grosses zones productrices de fruits et légumes ; et de décharger dans d’autres villes européennes.

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