L’hydrogène au secours des émissions polluantes du monde maritime ? L'Organisation maritime internationale (OMI) a pris l’engagement de réduire de moitié les émissions de dioxyde de carbone du transport maritime d'ici 2050 par rapport au niveau de 2008 pour respecter l'Accord de Paris. C’est dans ce cadre que va se dérouler le projet européen Maranda, qui consiste à tester la technologie de propulsion hydrogène sur un navire de recherche de l’institut de recherche environnemental finlandais Syke. Le navire devrait être utilisé en mer Baltique au cours de l’été 2020, sauf décalage à cause du coronavirus. "Aranda est propulsé par deux moteurs diesel, et leurs vibrations et émissions provoquent des interférences dans les mesures et le prélèvement d'échantillons effectués à bord du navire de recherche. Le système de pile à combustible permet d'arrêter les moteurs diesel lors de mesures à court terme. Dans le même temps, les émissions locales de dioxyde de carbone et de particules peuvent être éliminées", explique Valtteri Pulkkinen du centre de recherche technique finandais VTT, coordinateur du projet.
Quadrupler l’autonomie
Le navire utilisera deux piles à combustibles fournis par le suédois PowerCell, qui seront testées pour la première fois en milieu marin. Capables de développer 80 ch, elles permettront de quadrupler l’autonomie du navire selon l’industriel. "Ce projet nous aide à comprendre de quelle façon nous pourrons répondre aux besoins du transport maritime sans utiliser de combustibles fossiles", avance Per Wassén, Pdg et président de PowerCell.
Excès d'hydrogène
Le dihydrogène sera en partie produit à bord par électrolyse à partir d’énergie solaire, mais une bonne part du vecteur énergétique sera apportée par le groupe de chimie finlandais Kemira. Ce dernier produit du dihydrogène en tant que sous-produit lors de la fabrication de chlorate de sodium dans son usine d'Äetsä. Si une partie du gaz est réutilisée sous forme de matière première, et une autre est livrée au fournisseur de gaz finlandais Woikoski, 25 % du dihydrogène reste actuellement inutilisé. "Cette solution de pile à combustible est une bonne option et écologique pour utiliser l'excès d'hydrogène. C'est un projet gratifiant, car il promeut la protection de la mer Baltique, l'efficacité énergétique et des émissions, ainsi qu’une coopération entre différentes organisations", souligne Valtteri Pulkkinen.
Le projet Maranda est financé par l’entreprise commune Fuel Cells and Hydrogen 2 et bénéficie du soutien apporté par le programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’Union européenne.