Conteneurs à vide à la Réunion ou l’histoire du baril de lessive

Le Grand Port Maritime de la Réunion se félicite de 40 000 conteneurs manutentionnés en octobre.

Crédit photo Union des Ports de France
Depuis quelques semaines, les relations entre le Grand Port Maritime de La Réunion et les transporteurs semblent un peu tendues. En effet, la saturation des terminaux oblige les transporteurs à devoir prendre en charge la logistique de stockage des conteneurs à vide, engendrant une explosion de leurs coûts.

Le phénomène de conteneurs à vide est bien connu à la Réunion. "Aujourd’hui, en raison de la crise sanitaire internationale qui bouleverse nos modes de consommation et d’exportation, nous arrivons à un paroxysme", assure TLF Réunion, dans un communiqué de presse. En effet, l’organisation professionnelle recense 3 500 conteneurs vides actuellement en dehors du port. "Une situation ubuesque, car pendant que la Réunion déborde de conteneurs vides, les prix de fret ont tendance à augmenter depuis la métropole du fait du manque de conteneurs vides en Europe !" 

Pour expliquer cette situation, l’organisation professionnelle pointe un certain nombre de défaillances sur l’ensemble de la chaîne, mais aussi un défaut de gestion de sortie de conteneurs vides par les armateurs. "Nous appelons les compagnies maritimes MSC, Maersk et CMA CGM à prendre leurs responsabilités. Les conséquences sont aujourd’hui subies de plein fouet par les importateurs qui se retrouvent encombrés de conteneurs vides, par les transitaires et les transporteurs qui voient leurs coûts exploser." Dans son communiqué, TLF Réunion dresse un état des lieux…pour le moins imagé. 

L’histoire du baril de lessive

En guise d’illustration, l’organisation prend l’exemple d’un trafic de baril de lessive au sein duquel une entreprise exportatrice passe commande pour un baril voyageant en conteneur jusqu’au port. Pris en charge par une compagnie maritime pour l’acheminement, il sera déchargé par un sous-traitant choisi par l’armateur. Pour réaliser l’opération et gérer l’entrée et les départs des conteneurs, le manutentionnaire se voit attribuer des emplacements par l’autorité portuaire. A l’issue de son déchargement, le baril de lessive est ensuite pris en charge par un transporteur qui le livre chez l’importateur. "L’importateur récupère donc sa lessive. Et nous voilà avec un conteneur vide", poursuit TLF.

De son côté, l’armateur souhaite récupérer son conteneur dans un délai fixé par ses soins. Reste alors au transporteur de "rapatrier" le conteneur dans ces délais. Seul hic : une fois arrivé au port, aucun emplacement n’est disponible et le transporteur se retrouve avec le conteneur sur les bras, héritant de fait de la logistique de stockage. "Encore faut-il qu’il ait l’espace pour stocker des centaines de conteneurs vides. Pire encore, lorsqu’un emplacement se libère au port, les manutentionnaires donnent parfois un délai de quelques heures, voire moins, aux entreprises de transport pour ramener les conteneurs vides : des délais impossibles à tenir !", plaide TLF Réunion.

Une addition salée

Pour le transporteur, ces dysfonctionnements ne sont pas anodins en terme de coûts. Alors que l’autorité portuaire se félicite de 40 000 conteneurs manutentionnés en octobre, il salue également "l’agilité" de tous les acteurs de la chaîne logistique. 

Une souplesse dont l’organisation professionnelle chiffre le surcoût de ces manipulations à 100 € par conteneur, "soit un préjudice estimé, pour l’ensemble des entreprises du secteur, à plus de 40 000 € par jour d’arrêt de reprise des conteneurs vides."

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