Italie : la ligne souverainiste du prochain gouvernement inquiète les transporteurs

Cette première escarmouche avec l’Europe et la France ne laisse rien supposer de très bon pour l’avenir de l’Union européenne et des relations de l’Italie avec ses plus proches partenaires.

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Le probable prochain gouvernement italien de l’axe Mouvement 5 étoiles et Ligue du Nord inquiète la Commission européenne, mais aussi les Italiens, qui risquent de se retrouver coupés de l’Europe.

Italie. Vent debout contre l’euro, les traités européens, la vaccination et la grande vitesse, l’accord de programme gouvernemental signé par le Mouvement 5 étoiles (M5s) et la Ligue du Nord ne laisse planer aucun doute sur les véritables intentions de ces deux partis souverainiste et populiste italiens. Durant toute sa campagne électorale, le M5s s’est engagé auprès de ses adhérents et électeurs potentiels à appuyer sur le champignon dès son arrivée au pouvoir pour bloquer les travaux de la ligne grande vitesse Lyon-Turin. Mais la réaction de Bruxelles, qui a sévèrement tancé les chefs des deux partis, Luigi Di Maio (M5s) et Matteo Salvini (Ligue du Nord), a poussé les auteurs du programme à revoir leur copie.

Cumul de cartons rouge

Durant un point presse organisé au pied levé jeudi matin, la commissaire européen aux Transports Violeta Bulc a déclaré que l’Italie doit respecter les engagements souscrits en 2014. Elle a aussi laissé entendre qu’en cas de revirement, Rome devrait payer une amende salée. Mauvais pour l’Italie, qui cumule dernièrement les cartons rouges. Du coup, dans la nouvelle version du programme signée jeudi soir et qui devrait être présentée au président de la République d’ici dimanche soir, l’interruption des travaux a été remplacée par une "révision indispensable du projet Lyon-Turin". 

Mais cette correction n’a pas éteint l’incendie, Paris ayant déjà réagi. "La France et l’Europe ont débloqué des crédits pour le Lyon-Turin, en cas de décision unilatérale de suspension du projet, le pays qui se retire devra automatiquement rembourser intégralement l’Europe et son partenaire français", a expliqué Stéphane Guggino, délégué général du comité La Transalpine.

Les opérateurs de transport soucieux

En revanche, le couloir ferroviaire reliant Gênes à l’hinterland ne représente visiblement pas un problème, ce point n’ayant pas été soulevé dans le programme commun. Reste que cette première escarmouche avec l’Europe et la France ne laisse rien supposer de très bon pour l’avenir de l’Union européenne et des relations de l’Italie avec ses plus proches partenaires. Et pas seulement en ce qui concerne les pays, car au sein même de l’Italie, plusieurs catégories qui doivent normalement œuvrer avec le gouvernement à titre de partenaires s’inquiètent déjà.

Avec la probable arrivée au ministère du Développement économique de la Ligue du Nord, qui a réclamé ce portefeuille, les opérateurs spécialisés dans le transport sont soucieux. Car la ligne souverainiste de ce parti risque d’influencer des choix importants, notamment au niveau de l’alignement des coûts réclamés par l’axe franco-italien.

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