« Norlink Day » : accélérer la « décarbonation » des transports et de la logistique

Une visite du terminal à conteneurs de Valenciennes a été organisée lors du Norlink Day 2023, le 28 septembre. 

Crédit photo Clotilde Martin
La fédération Norlink a organisé sa journée annuelle (« Norlink Day ») à Valenciennes le 28 septembre 2023, l’occasion de faire le point sur l’actualité des transports et de la logistique dans les Hauts-de-France et d’affirmer une accélération de la « décarbonation » des activités.

Après Sangatte en 2021, Dunkerque en 2022, c’est à Valenciennes que la fédération Norlink a organisé sa journée annuelle (nommée Norlink Day) le 28 septembre 2023, l’occasion parmi les visites proposées de découvrir le terminal à conteneurs géré par Contargo North France depuis sa mise en service en 2015 sur les communes de Bruay et Saint-Saulve.

« Plus de 450 entreprises ont utilisé le terminal depuis son ouverture, a indiqué Gilbert Bredel, président de Contargo North France. C’est le troisième terminal à conteneurs de France après Paris et Strasbourg, le deuxième dans la région Hauts-de-France après Dunkerque pour le grand export. Par exemple, nous livrons depuis 20 ans des conteneurs à Toyota, sans avoir jamais fait défaut au juste à temps. La notion de temps est très relative dans une logistique internationale, y compris avec un maillon fluvial, sachant qu’elle comprend également 40 jours de traversée maritime depuis l’Asie ».

Avec près de 135000 EVP manutentionnés en 2022, le terminal de Valenciennes a atteint un record et parmi les nouveautés, Contargo North France a lancé un nouveau service entre Dourges, Anvers et Rotterdam au premier semestre 2023, prenant au passage 10 % de participation dans le terminal LDCT.

Tour d’horizon des actualités

Le Norlink Day 2023 a été l’occasion de présenter l’actualité des transports et de la logistique dans la région des Hauts-de-France.

Une dominante fluviale. Avec la fin des travaux de remise en navigation du canal Condé-Pommeroeul cet automne 2023, et pour lequel on attend une disponibilité ministérielle pour l’inaugurer, et les travaux de Seine-Nord Europe qui avancent dans l’Oise, c’est le fluvial qui domine l’actualité du moment. C’est la raison pour laquelle Voies navigables de France (VNF) était l’un des partenaires du Norlink Day 2023. « Les projets fluviaux deviennent une réalité aussi bien ceux de développement que de modernisation pour permettre la régénération du réseau fluvial, pour garantir sa fiabilité ainsi que l’amélioration de la qualité de service avec la téléconduite pour tendre, le moment venu, vers une ouverture en H24 », a dit Renaud Spazzi, directeur général adjoint de VNF, rappelant que de nombreux travaux sont en cours dans le bassin du Nord-Pas-de-Calais en lien avec la liaison Seine-Escaut : allongement de l’écluse de Quesnoy-sur-Deûle, doublement de l’écluse des Fontinettes, la Lys mitoyenne… mais aussi ceux pour la téléconduite avec deux centres prévus à Waziers et Valenciennes. Pour lui, « la région Hauts-de-France est sans doute celle qui contribue le plus à l’aménagement du réseau fluvial » aux côtés des autres collectivités territoriales, de l’Etat et de l’Union européenne. Tous ces soutiens « volontaristes » permettent aux projets d’avancer.

Il y a le canal Seine-Nord Europe, maillon central de la liaison Seine-Escaut, avec des travaux en cours sur le secteur 1 entre Compiègne et Noyon, pour dévier le cours de l’Oise afin de faire de la place au futur canal, entre la rivière et le canal latéral, mais aussi la construction d’un premier pont. « Pour les autres secteurs, l’instruction est en cours pour un lancement de l’enquête publique environnementale en 2024 », a précisé Jérôme Dezobry, président du directoire de la Société du canal Seine-Nord Europe (SCSNE). Depuis l’année 2022, le canal est ainsi entré en phase chantier.

Avec Norlink, un travail est en cours pour « développer l’attractivité de la batellerie » dans la perspective de la mise en service de la liaison Seine-Escaut en 2030. Au dernier conseil de surveillance de la SCSNE, une convention avec Entreprises fluviales de France (E2F) a été approuvée sur ce même thème de l’attractivité des métiers fluviaux, mais aussi pour assurer une cale suffisante et la « fluvialisation » du chantier du canal.

Electrifier la liaison Transmanche. « Il y a une volonté d’accélérer la décarbonation du transport maritime, en lien avec la nouvelle réglementation européenne SEQE à partir du 1er janvier 2024 qui instaure le principe de pollueur/payeur », a relevé Benoit Rochet, directeur général du port de Boulogne-Calais.

S’il existe des incertitudes sur les technologies et carburants pour « décarboner » le transport maritime transocéanique, « la liaison Transmanche entre Calais et Douvres présente l’avantage d’être courte », a poursuivi ce responsable. « Et nous disposons sur le territoire d’un réseau électrique capacitaire, qui permet, avec des investissements relativement raisonnables, d’augmenter la capacité électrique du port de Calais pour permettre le branchement des ferries à quai ». Cette électricité sera « bas carbone » (nucléaire).

Du côté des ferries, un premier P&O est en service (diesel/électrique et amphidrome) depuis juin 2023 et pourra, à terme, se brancher à l’électricité à quai pour se recharger entre deux rotations. En attendant, il a démontré une réduction de 40% des émissions par rapport aux autres ferries. Un deuxième est annoncé pour l’automne.

DFDS, autre opérateur sur la liaison, travaille de son côté à des ferries « décarbonés ». Sachant que cette compagnie avec les ports de Calais, Dunkerque et Douvres a signé en mars 2023 un protocole d’accord visant à collaborer en vue de la décarbonation du trafic maritime sur le détroit du Pas-de-Calais.

« Corridors verts ». « La liaison Calais-Douvres constituera ainsi à l’horizon 2030 un « corridor vert » dans la ligne de la déclaration de Clydebank signée lors de la COP 26 à Glascow », selon Benoît Rochet.

La mise en place d’un autre « corridor vert » concerne le Grand Port maritime de Dunkerque sur la ligne conteneurisée avec les Antilles de CMA CGM à partir de 2024. C’est la mise en service progressive par l’armateur français de sept nouveaux navires propulsés au biogaz qui va permettre ce « corridor vert » sur une ligne historique pour le GPMD.

Les sept porte-conteneurs (trois de 7900 EVP et quatre de 7300 EVP) vont aussi accompagner le développement des ports de la Guadeloupe et de la Martinique en les inscrivant comme hub de transbordement pour les Caraïbes et le nord du Brésil, renforçant ainsi le lien entre le port de Dunkerque et les ports antillais.

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