Le port de Nantes-Saint-Nazaire décélère en 2019

De gauche à droite : Philippe Billant, président du Conseil de Développement du Grand Port Maritime de Nantes-Saint-Nazaire, Christelle Morançais, présidente du Conseil de Surveillance du Grand Port Maritime de Nantes-Saint-Nazaire et Olivier Trétout, président du Directoire du Grand Port Maritime de Nantes-Saint-Nazaire.

Crédit photo OC
En 2019, le Grand Port Maritime de Nantes-Saint-Nazaire n’a pas réussi à conserver la dynamique des deux précédentes années. Pour autant, il a réussi à maintenir un trafic supérieur 30 millions de tonnes. 

Le Grand Port Maritime de Nantes-Saint-Nazaire a poursuivi sa décélération en 2019. Après les 17,2 % de hausse enregistrés en 2017, suivie par une nouvelle progression plus limitée de 8,8 % en 2018, le cinquième port français a finalement clôturé l’année 2019 sur un recul de 5,53 % à 30,7 millions de tonnes (Mt).

Ce ne sont pas tant les plus de 20 escales annulées en décembre dernier pour cause de mouvements sociaux qui expliquent ce mauvais résultat. C’est plutôt la baisse prononcée de certains des trafics majeurs du port qui a entraîné un premier recul des tonnages depuis 3 ans.

Le gaz naturel liquéfié en relais du pétrole

Tel est le cas du pétrole brut destiné à la raffinerie Total de Donges. À 8,6 Mt, les tonnages ont encore chuté de 200 000 tonnes (t) d’une année sur l’autre. L’arrêt technique programmé de la raffinerie au printemps 2019 a également lourdement impacté les exportations d’hydrocarbures raffinés. Celles-ci ont reculé de 19 % à 3,9 Mt.

Les flux imports de produits raffinés (+ 28 % à 1,3 Mt) se sont, en revanche, beaucoup mieux comportés.  Fort heureusement, le trafic de gaz naturel liquéfié (GNL) a compensé, pour partie, les mauvais résultats du pétrole. À 8,6 Mt, la hausse a été de 17,8 %. D’importants volumes ont transité par le complexe industriel Elengy de Montoir-de-Bretagne, notamment en provenance du Nigéria, de Norvège ou des États-Unis. Cette progression constante (déjà 118,5 % de hausse en 2018) s’explique également par la poursuite des opérations de transbordement de gaz russe en provenance de Yamal en Sibérie.

Fort de sa position de numéro 1 des ports français pour le GNL, Nantes-Saint-Nazaire a aussi conservé sa place de leader pour l’alimentation animale. À près de 2 Mt, la hausse de 2019 (+ 5 %) efface totalement la baisse de 2018 (- 1,6 %).  

Sévères baisses des céréales et du charbon

Au sein des autres trafics millionnaires en tonnes, l’activité conteneurs a terminé en baisse à 1,8 Mt. Les importations en hausse de 2 % n’ont pu compenser les exportations en chute de 10 points. Le port souligne, en effet, que les débouchés agroalimentaires vers l’Asie ont été absorbés par les ports nord européens, notamment du Havre, qui bénéficie d’une offre logistique plus étendue en termes de solutions d’entreposage. Le trafic de sable de mer reste, pour sa part, constant à 1,2 Mt.

Deux autres trafics millionnaires ont changé de catégorie en 2019. Il s’agit d’une part des céréales qui terminent à 700 000 t seulement et surtout des importations de charbon qui ont chuté à un niveau historiquement faibles d’autre part. Ce trafic est passé d’une année sur l’autre de 1,3 Mt à seulement 300 000 t. Peu sollicitée au cours de l’exercice, la centrale EDF de Cordemais dispose de stocks importants en la matière.

Enfin, et même si l’activité du terminal roulier a été sensiblement comparable à celle de 2018 à 0,6 Mt, ce trafic a été marqué par la montée en puissance de la ligne transocéanique Milk Run Atlantic dont c’était la première année pleine d’exploitation. Opérationnelle depuis le 3 mai 2018, cette desserte mensuelle mise en place par Airbus et l’armateur SD Seaplane à partir de Montoir-de-Bretagne sert à alimenter la chaîne d’assemblage américaine de Mobile. Au sein des 107 000 véhicules automobiles importés, l’année 2019 a également vu le passage des premiers modèles produits dans la nouvelle usine PSA de Kenitra au Maroc.

Prochaines mesures de soutien

Pour 2020, le port va devoir rattraper la centaine d’escales qui n’a pu avoir lieu en janvier à cause des périodes de blocage du port incluant une grève du remorquage des navires. Ce sont ainsi entre 1,2 et 1,8 Mt de marchandises qui ont profité à d’autres ports européens, les pertes pour le port qui a dépassé pour la première fois le cap des 100 millions d’euros (M€) de chiffre d’affaires en 2019 s’exprimant en millions d’euros.

À l’issue de ce mouvement, le plus dur subi depuis 1992, "nous sommes en train de réfléchir à un plan de relance des activités portuaires. Nous serons en mesure d’annoncer des mesures concrètes d’ici une à deux semaines", indique Olivier Trétout, président du directoire du Grand Port Maritime de Nantes-Saint-Nazaire.  

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