Le corridor de fret ferroviaire Marseille-Genève opérationnel dès 2018

(de g. à d) Jean-Philippe Salducci, président de l’Union maritime et Fluviale de Marseille-Fos, Bernardino Regazzoni, ambassadeur de Suisse en France, Jean-Luc Chauvin, président de la CCI Marseille-Provence, Renaud Muselier, président de la Région PACA, Christine Cabau Woehrel, présidente du directoire du GPMM et Guillaume Confais-Morieux, directeur général du corridor mer du Nord-Méditerranée.

Crédit photo NBC 
Après l’inscription de l’axe Marseille-Lyon au corridor ferroviaire européen mer du Nord-Méditerranée en 2016, une nouvelle étape vient d’être franchie avec l’annonce de la jonction avec Genève. Opérationnel à compter de 2018, ce corridor ouvre des débouchés en Suisse et au-delà. 

Trois ans de lobbying à Bruxelles auront été nécessaires à la communauté portuaire de Marseille-Fos pour parvenir à inscrire l’axe Marseille-Genève au corridor mer du Nord-Méditerranée, l’un des neuf corridors ferroviaires qui maillent l’espace européen. À compter de 2018, les 450 km de voies ferrées séparant les deux villes offriront aux industriels la garantie d’un service régulier, sans annulation de dernière minute.

Une étape majeure pour élargir l'hinterland

"Il s’agit d’une étape majeure permettant d’élargir notre hinterland vers la Suisse, l’Allemagne, la Belgique, la Hollande et même la Russie. Ce corridor permet de réduire le transit-time et l’empreinte carbone. La part modale du fer a progressé de 8 % en 2016 et de 60 % au cours des quatre dernières années sur le port de Marseille", a souligné Christine Cabau Woehrel, présidente du directoire du GPMM, le 22 juin 2017, devant une assemblée de professionnels portuaires réunis à la Chambre de Commerce de Marseille Provence.

"Ce corridor est un facilitateur pour les transporteurs puisqu’il garantit la régularité de la desserte et donne la priorité au fret", a souligné Renaud Muselier, président de la Région PACA, fervent défenseur de ce dossier à Bruxelles.

Gain de cinq jours de mer

"Ce corridor étant géré par six pays, il a fallu motiver quatre autres nations. Il s’agit bien d’un dossier emporté par jeu collectif qui place à nouveau Marseille-Fos comme le port naturel de la Suisse Romande avec des objectifs de marché dans les secteurs de l’industrie chimique et pharmaceutique (Novartis, Givaudan, Sanofi, Bayer..), de l’équipement industriel et de l’électronique, de l’agroalimentaire (Nestlé, Suchard) et grande distribution, mais aussi de l’industrie du luxe et du textile.

La qualité corridor de fret sanctuarise le transit-time et permet aux marchandises en provenance d’Asie via Marseille-Fos un gain de cinq jours de mer en comparaison avec un trajet via les ports du range nord. Cela nous permet d’afficher un door to door sur les produits textiles de 17 jours au départ d’Inde, 8 jours sur les fruits secs de Turquie ou seulement 72 heures sur les produits pharmaceutiques à destination d’Alger depuis Genève", explique Jean-Philippe Salducci, président de l’Union maritime et Fluviale de Marseille-Fos.

Convaincre les opérateurs de transport combiné

L’objectif, désormais, consiste à convaincre un opérateur de transport combiné de démarrer un service ferroviaire. "Le risque ne peut être totalement déséquilibré au détriment de l’opérateur de transport combiné. Les transitaires et armateurs doivent eux aussi s’engager", tempère Alexandre Gallo, directeur général d’Eurorail et Régiorail. Les opérateurs ferroviaires ont besoin de garanties de volumes.

Les professionnels qui visent un marché de 16 000 conteneurs par an souhaiteraient l’introduction de deux navettes hebdomadaires au démarrage et passer à moyen terme à deux navettes par jour, soit 75 000 conteneurs transportés par an sur le fer en provenance, également, de Gênes et Barcelone.

Un regain d’intérêt pour Marseille-Fos ?

Les chargeurs suisses qui transitaient autrefois par le port de Marseille-Fos s’en sont détournés dans les années 90 lorsque les conflits sociaux sur les quais ont commencé à désorganiser l’activité. La réforme désormais digérée, ils expriment un regain d’intérêt pour Marseille-Fos, selon le Conseiller du commerce extérieur basé en Suisse, Michel Ochsner. Cependant tout reste à reconstruire, l’axe Marseille-Genève ayant été déserté au profit d’un Rotterdam-Bâle par le rail à 400 € le 40 pied. Qui dit mieux ?

Le rôle du GIE Corridor mer du Nord-Méditerranée

"Le GIE Corridor mer du Nord-Méditerranée, qui comprend six pays (Grande-Bretagne, Pays-Bas, Belgique et Luxembourg, France et Suisse) et neuf gestionnaires d’infrastructures, aide les entreprises ferroviaires de fret en construisant le parcours de bout en bout avec un guichet unique basé à Bruxelles. Nous allouons des sillons préconstruits un peu comme des péages autoroutiers. Anvers-Lyon-Italie est le principal axe de ce corridor. Désormais nous nous développons via Marseille, avec des sillons qui vont atteindre l’Espagne et l’Italie", explique Guillaume Confais-Morieux, directeur général du corridor mer du Nord- Méditerranée.

Ferroviaire

Maritime

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15