Espagne : mobilisation du secteur privé pour les carburants alternatifs

L’objectif de cette entité est de promouvoir l’usage de combustibles "zéro carbone ou faible teneur en carbone".

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Vingt-huit organisations professionnelles espagnoles ont lancé la Plateforme pour les biocombustibles et plusieurs projets industriels de grande dimension. La Plateforme est une initiative originale et les acteurs espagnols du transport y sont fortement représentés. 

Lancée en juillet 2021, la Plateforme pour la promotion des éco-combustibles rassemble actuellement 28 ​​organisations professionnelles. Principal objectif : faire en sorte que le gouvernement espagnol prenne en compte les carburants alternatifs comme une des options en matière de décarbonation de l’économie espagnole. Plusieurs de ces organisations sont représentatives du secteur du transport de marchandises : l’Association des compagnies maritimes espagnoles (Anave), homologue d’Armateurs de France ; l’Association espagnole de promotion du TMCD (SPC-Spain) ; la Confédération espagnole du transport de marchandises (CETM) et l’Association du transport routier international (ASTIC), toutes deux représentatives du transport routier de marchandises espagnol. L’Association des chargeurs d’Espagne (ACE) et UNO, qui rassemble les entreprises de la logistique, ont également adhéré.  Au total, la Plateforme représente plus de 348 000 entreprises de toutes tailles, de la multinationale jusqu’à la PME.

Aller plus loin

L’objectif de cette entité est de promouvoir l’usage de combustibles "zéro carbone ou faible teneur en carbone". Concrètement, il s’agit des biocarburants conventionnels ou avancés ; des combustibles synthétiques, fabriqués à partir du CO2 capturé dans l'atmosphère ou issu d'un procédé industriel et d'hydrogène renouvelable, obtenu à partir de l'électrolyse de l'eau ; et des combustibles produits à partir des déchets urbains ou de plastiques. 

"Notre principale revendication est que les éco-combustibles soient pris en compte comme une alternative parmi les autres dans le processus de décarbonation, affirme Inés Cardenal, directrice de la Communication et des Affaires juridique de l’Association espagnole des opérateurs de produits pétroliers (AOP), organisation membre de la Plateforme. La décarbonation, ce n’est pas uniquement l’électrification", complète-t-elle.

Une option opérationnelle dès maintenant

L’importance des enjeux explique la présence active des principales associations du transport routier de marchandises qui y voient une option opérationnelle dès maintenant. "La composition chimique des éco-combustibles permet leur usage dans les véhicules actuels dotés de moteurs de combustion interne et de tirer parti des infrastructures existantes de ravitaillement et de distribution", explique Ramón Valdivia, vice-président exécutif d’Astic.

Reste cependant le plus difficile : convaincre l’administration espagnole, qui fait pour l’instant de l’électrification l’option privilégiée en matière de décarbonation. La législation espagnole autorise une utilisation partielle des éco-combustibles. Le décret-loi royal 205/2021 du 30 mars 2021 établit un pourcentage minimum de 10 % dans les carburants vendus pour le transport. Dans le plan de relance espagnol, qui bénéficie de financements européen, il n’y a pas de dispositif dédié à ces produits.

Un outil de raffinage performant

La Plateforme estime que l’Espagne dispose d’un atout spécifique en matière de carburants alternatifs. Alors que l’Europe a réduit globalement sa capacité de raffinage de plus de 10 % depuis 2009, le pays a accru la sienne de 16 %. Aucune raffinerie n’a été fermée, à l’exception de celle de Tenerife aux Canaries. Les compagnies pétrolières (Repsol, Cepsa et BP Espagne) ont investi plus de 7 milliards de dollars pour la modernisation de leurs raffineries.

Plusieurs projets de production d’éco-combustibles ont été engagés : à Bilbao, Repsol a lancé la construction d’une unité de production de carburants synthétiques qui sera opérationnelle en 2024 (50 000 barils/jour) et d’une unité de production de gaz à partir de déchets urbains. Autre exemple, BP construit dans sa raffinerie de Castellón un électrolyseur de 60 MW pour la production d’hydrogène vert à usage dans la mobilité ou l’industrie.

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