Exportations et importations chinoises dans le rouge en mars

Port de Shanghai - Chine - Commerce international - Commerce mondial

En mars, les exportations et importations chinoises ont été plus faibles qu'escompté.

Crédit photo lotusjeremy/Adobe Stock
Historiquement levier de croissance pour la Chine avec impact direct sur l'emploi, les exportations chinoises ont connu une chute plus forte que prévu en mars, selon les chiffres officiels publiés le 12 avril. Un nouveau signe de la difficile et très lente reprise de la deuxième économie mondiale, qui s'extirpe à peine de la déflation.    

En mars, les ventes de produits et services chinois destinées à l'export ont baissé de 7,5 % en un an, selon les données en valeur publiées par les Douanes chinoises., Les importations sont aussi dans le rouge, en repli de 1,9 % en un an.

Les résultats sont en deçà de ce qu'avaient projeté les analystes interrogés par l'agence Bloomberg, qui tablaient sur une contraction des exportations d'1,9 % et une hausse des importations de 1 %.

Pour Zhiwei Zhang, économiste pour le cabinet Pinpoint Asset Management, la chute des exportations est en grande partie liée "au fait qu'il y avait deux jours ouvrés de moins en mars cette année, par rapport à mars 2023". Mais sur l'ensemble du trimestre, la comparaison est plus flatteuse, souligne-t-il, avec un premier trimestre en hausse d'1,5 % en un an, contre une contraction d' 1,2 % au dernier trimestre 2023.

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Récession et inflation

La menace de récession en Europe, combinée à une inflation élevée, a contribué à affaiblir la demande internationale en produits chinois.

La seconde économie mondiale, usine du monde, paie sa forte exposition à la demande internationale. Elle pourrait ne pas être que conjoncturelle. Les tensions géopolitiques avec les États-Unis et surtout la volonté de certains pays occidentaux de réduire leur dépendance à la Chine ou de diversifier leurs chaînes d'approvisionnement (nearshoring) viennent se greffer au ralentissement général.

Alors que la reprise économique, tant espérée fin 2022 à la sortie de la pandémie de Covid-19, a été brève et moins robuste qu'escompté, elle bute désormais sur une conjoncture incertaine qui grippe les dépenses des ménages. La crise immobilière et les déboires de grands groupes (Evergrande, Country Garden, Vanke...) alimentent en outre la défiance dans un secteur qui a longtemps représenté plus du quart du PIB de la Chine.

>>> Lire aussi : L'OMC revoit à la baisse ses précédentes projections de croissance pour 2024

PIB en berne à l'échelle de la Chine

La Chine a fixé un objectif de PIB d'environ 5 % cette année, l'un des taux les plus faibles depuis des décennies pour le pays (+ 5,2 % en 2023).

Mais le premier trimestre est décevant de ce point de vue. Un groupe d'experts interrogés par l'AFP table en moyenne sur croissance en hausse de 4,6 % sur la période de janvier à mars par rapport à la même période de l'année dernière (le trimestre précédent s'est soldé par une augmentation de 5,2 %).

Ce PIB ferait rêver plus d'une économie occidentale mais pour la machine chinoise, il s'agirait du rythme trimestriel le plus lent depuis le début de la publication de ces données il y a plus de 30 ans (hors période de pandémie).

Cette semaine, l'agence de notation Fitch a abaissé la perspective du crédit souverain de la Chine, arguant de risques accrus pour les finances publiques du pays dans un contexte de "perspectives économiques plus incertaines".

Déflation, un cancer

Si les services bénéficient d'un retour des clients dans les restaurants, les transports et les lieux touristiques, bien que la consommation soit sans tonus, et que le secteur des technologies vertes progresse également, l'industrie reste à la peine en raison du combo : faiblesse de la demande intérieure et internationale.

Le pays est en revanche sorti de la délation en février pour la première fois en six mois. "L'inflation est la fièvre de l'économie tandis que la déflation est un cancer", relève Gene Ma, car cela "nuit à la consommation et aux demandes d'investissement".

Faute de demande, les entreprises sont condamnées à pratiquer des ristournes en vue d'écouler leurs stocks et/ou à réduire leur production, menaçant et l'emploi et leur rentabilité.

A.D. (avec AFP)

 

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