"La situation est gravissime depuis plus d’un an", constate Florence Berthelot, déléguée générale de la FNTR. Depuis juin 2021, les prix du gaz connaissent une flambée exceptionnelle, due notamment à la reprise économique post-Covid et aggravée par la guerre en Ukraine. Selon l’indice carburant GNV du Comité national routier (CNR), le gaz était en août 2020 à 83,37, son indice le plus bas. En juillet dernier, il affichait 257,42.
Une répercussion difficile
Depuis décembre 2020, le CNR met en ligne son indice carburant GNV sur lequel les transporteurs peuvent s’appuyer pour adapter leurs prix. Mais dans les faits, difficile pour eux de répercuter de telles hausses, même aux clients qui avaient demandé le transport au gaz, notamment en raison des zones à faibles émissions.
Les conséquences de ces surcoûts sont lourdes pour les professionnels : mise à l’arrêt de flottes au gaz, annulations de commandes de véhicules… "Dans les cas des entreprises qui ont massivement basculé leur flotte au gaz, les négociations sont très tendues avec leurs clients. Certaines ont beaucoup rogné sur leurs marges, d’autres n’ont pas pu réaliser des prestations, expose Jean-Marc Rivéra, secrétaire général de l’OTRE. Il y a une vraie inquiétude qui amène des doutes pour l’avenir."
Un retour au gazole
Car beaucoup de transporteurs, pour réaliser leur transition énergétique, se sont tournés vers le gaz. En témoigne la progression du parc de poids lourds : sur les cinq dernières années, le nombre de poids lourds au GNV en circulation a été multiplié par huit (Association française du gaz naturel véhicules).
Dans une situation de perte de compétitivité du gaz, certains transporteurs en reviennent même au gazole. "L’essentiel est de sauver la filière gaz car sinon, une piste de la transition énergétique risque de se fermer durablement, si ce n’est irrémédiablement", craint Florence Berthelot.
Lire l'intégralité de l'article (accès réservé) dans L'Officiel des Transporteurs n°3123 du 9 septembre 2022.