Stéphane Point et Guillaume Péard, Kuehne + Nagel France : "La route est au cœur de nos métiers"

Stéphane Point (à g.) et Guillaume Péard, respectivement président et directeur général de la filiale française de Kuehne+Nagel.

Crédit photo DR
Discret, au plan médiatique, sur la scène française, le groupe suisse Kuehne + Nagel n’en poursuit pas moins une stratégie active de développement, qui place la route au cœur des activités de freight forwarding dont il est l’un des plus gros acteurs internationaux. Selon Stéphane Point et Guillaume Péard, respectivement président et directeur général de la filiale française, le retournement d’Alloin a été mené à bien. 

L’Officiel des transporteurs : Comment Alloin, devenu Kuehne + Nagel Road, a-t-il évolué depuis 2009, date de son acquisition ?
Guillaume Peard :
Au moment de son rachat, Alloin était principalement un messager rapide domestique. Son taux de croissance a été très soutenu depuis. Il l’est toujours, avec une croissance à deux chiffres. Nous nous sommes appuyés sur deux axes : d’abord une plus grande internationalisation, en nous adossant au réseau mondial du groupe ; puis le développement de la commission de transport.

L’OT : Comment se scinde l’offre sur la route aujourd’hui ?
G. P. :
L’activité se scinde en quatre parties : la messagerie-groupage national et international ; la partie LTL/FTL avec une offre d’affrètement (200 affréteurs) et de tournées dédiées (en propre et en sous-traitance, sur un périmètre régional ou local). À partir de nos 55 agences, nous apportons des solutions à nos clients qui ont des besoins spécifiques liés à la nature de leur fret ou de leurs destinataires. Notre réseau de messagerie nous permet une excellente couverture du territoire et une grande proximité. À partir de là, il y a beaucoup de développement possible comme l’affrètement ou les tournées dédiées. Troisième grande famille : le développement des marchés "verticaux", des offres sectorielles liées à certaines activités comme la pharmacie "KN PharmaChain" et l’offre "KN SecureChain", qui repose sur l’organisation de transport pour le fret dit "sensible". Et enfin, j’ajouterai le dernier-né en France, au début de 2017 : le transport et l’organisation des salons et événements (JO, Mondiaux de foot), activité très liée au savoir-faire du groupe.

L’OT : Quels leviers avez-vous actionnés avec le groupe auquel vous appartenez ?
G. P. :
Le groupe nous a permis de nous ouvrir à l’international. Cette internationalisation a été possible grâce à la force du réseau européen et international ; par ailleurs, nous avons capitalisé sur le savoir-faire du groupe en matière de commission de transport.
Nous possédons également un savoir-faire spécifique dans le transport des marchandises dangereuses : tout notre réseau de messagerie en France et en Europe est estampillé ADR. J’ajouterai que nous avons complété cette offre avec le transport de vin.

L’OT : Vous avez donc modifié l’ADN d’Alloin ?
G. P. :
Nous sommes un messager classique (de 1 à 3 palettes). Notre offre va du colis au groupage de palettes et, lorsque nous sortons des limites du réseau de messagerie, nous actionnons le levier des affréteurs qui proposent à nos clients un complément de services sur la base de nos propres process. Il y a quelques années, la messagerie représentait l’essentiel de notre activité. Aujourd’hui, sa part se situe à un peu moins de 70 %. La commission de transport s’est développée, en capitalisant sur un réseau de messagerie fort, en plein développement.

L’OT : Voulez-vous dire que vous faites partie des rares acteurs qui gagnent de l’argent sur ce marché ? Car Alloin dégageait de grosses pertes au moment où Kuehne + Nagel s’en est porté acquéreur…
G. P. :
Oui. Nous sommes parvenus à redresser l’activité depuis le rachat. Par ailleurs, la disparition de certains acteurs a été un élément de rationalisation favorable dans ce retour à la profitabilité.
Stéphane Point : L’intégration à un groupe international a constitué un élément très fort du redressement. Il y a eu de gros efforts de la part des équipes, complétés par une action forte en matière de conquête commerciale. Notre croissance est également liée à la collaboration avec les autres métiers du groupe.

L’OT : À quoi ressemble l’offre "KN PharmaChain" que vous développez ?
G. P. :
Notre offre va du colis au camion complet. Notre schéma d’organisation de transport (amont) en température dirigée repose principalement sur le LTL-FTL et le cross docking. Les sous-traitants utilisés font l’objet d’un référencement strict et sont audités et certifiés pour répondre aux exigences du secteur Santé-Pharmacie. Il existe de vraies connexions commerciales entre le maritime, l’aérien et la route.
S. P. :  Il est important de souligner que, pour ce marché pharma, nous ne sommes pas dans un cadre franco-français. Nous sommes dans une logique de stratégie mondiale et multimodale.

L’OT : En quoi l’activité route est-elle au cœur de la stratégie de Kuehne + Nagel ?
S. P. :
Notre métier repose sur l’accompagnement des grands groupes mais également des PME, nombreuses dans notre portefeuille clients. Nous les accompagnons dans leurs exportations, leurs importations, mais aussi dans la distribution de leurs produits en France. Il y a systématiquement des besoins en transport routier associé au transport maritime ou aérien. Nous sommes l’un des rares acteurs dans le monde à proposer toutes ces solutions de transport, à chaque fois en tant que membre du Top 3.

L’OT : Comment un groupe comme Kuehne + Nagel se positionne-t-il sur les problématiques du moment comme le travailleur détaché ?
S. P. :
Nous sommes un groupe très vigilant sur les sujets "compliance", attaché au respect des législations internationales et locales des pays où nous opérons, c’est un point-clé. Kuehne + Nagel France possède des solutions internationales mais les transports routiers internationaux ne peuvent être réalisés par nos conducteurs français pour des raisons évidentes de compétitivité. Tout ce qui va vers une harmonisation ou une réduction des écarts salariaux en Europe évolue dans un sens qui pourra nous aider à nous montrer plus compétitifs en tant qu’entreprise française. Pour notre part, nous n’avons pas fait le choix de certains de créer des entités dans les pays de l’Est pour gérer leur transport international.
G. P. : Notre activité route s’est fortement internationalisée mais nous demeurons majoritairement sur une activité domestique. Nous avons trouvé le bon équilibre entre l’utilisation de nos moyens propres et le recours à la sous-traitance. Cela signifie que nos 1 500 conducteurs sont basés en France. Nous opérons 45 lignes quotidiennes au départ de France vers les pays d’Europe, des tractions en général sous-traitées.(...)

Lire la suite de l'article dans L'Officiel des Transporteurs n° 2887 du 7 juillet 2017.

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