La Poste annonce son plan de décarbonation des transports en France d’ici à 2030

Christophe Baboin, directeur Transport adjoint de la branche Services-Courrier-Colis.

Crédit photo Marie-Helen Gallon
La Poste a annoncé le 18 mai un plan de décarbonation de ses activités transport d’ici à 2030. Philippe Dorge, directeur général adjoint du groupe La Poste en charge de la branche Services-Courrier-Colis, Laure Mandaron, directrice RSE et Christophe Baboin, directeur transport adjoint, ont détaillé la feuille de route qui leur permettra d'abaisser de 30 % les émissions d'ici à 2025 et d'atteindre "zéro émission nette" de gaz à effet de serre en 2030.

Le plan de route de décarbonation des transports qui vient d'être annoncé par La Poste, le 18 mai 2022, se fera  étape par étape, après une phase d’utilisation des biocarburants, une compensation de ses émissions carbone, et surtout l’accompagnement de ses prestataires transport pour investir dans des véhicules électriques ou hydrogène.

Il va nécessister une enveloppe de 600 millions d’euros (M€). La Poste s’engage sur un objectif de 50 % de la flotte en bas carbone d’ici à 2030. Voici un an elle anonçait qu'elle réduirait ses émissions de 30 % d’ici à 2025 et qu'elle visait 0 % émission nette de gaz à effets de serre d’ici à 2030, conformément aux Accords de Paris. Celles-ci représentent actuellement 52 % pour le transport et 31 % pour le dernier kilomètre. Depuis 2013, La Poste a déjà réduit de 32 % ses émissions carbone sur la branche colis, en chassant le vide dans les camions, grâce à l’utilisation des caisses mobiles et à la mutualisation des flux courrier et colis.

Accompagner les 600 transporteurs partenaires

Plus de 500 000 facteurs assurent 80 % des livraisons de colis 6 jours sur 7, mais 5 000 camions sillonnent les routes de l’Hexagone. Ce qui représente 640 M€ d’achat de transport. "Cela nous oblige à une certaine responsabilité en matière de transition écologique", reconnaît Philippe Dorge, directeur général adjoint du groupe La Poste en charge de la branche Services-Courrier-Colis.

Pour la transition des véhicules lourds, sur les moyennes et longues distance, ce sont 400 M€qui seront injectés, "soit 100 M€ additionnels par an", explique Christophe Baboin, directeur Transport adjoint de la branche Services-Courrier-Colis. Etant donné qu’elle ne dispose que de 300 camions en propre, La Poste devra accompagner ses 600 transporteurs partenaires, essentiellement des TPE et des PME, par le biais de contrats longues durée afin de sécuriser l’activité et de les encourager à investir dans une flotte bas carbone.

En augmentant la demande, le groupe espère peser dans l’objectif d’une commande massifiée et dans l’accélération du développement des énergies alternatives, en concertation avec les constructeurs, les énergéticiens et ses transporteurs partenaires. Christophe Baboin annonce qu’il est également question de négocier le prix de l'énergie et d’en faire bénéficier les prestataires.

Des expérimentations doivent commencer en 2022

Côté énergies le GNV représente aujourd’hui 7 % du marché, contre 92,5 % pour le diesel. D’ici à 2025 cette part passera à 5,5 % pour laisser une place plus importante au biogaz (16 %) et au biocarburant (6 %) type B100 actuellement, d’origine française. Puis à horizon 2030 le biogaz prendra le pas, pour 30 %, le GNC sera abandonné au profit des biocarburants (10 %), de l’électricité (5 %) et de l’hydrogène (3 %). Le diesel ne devra plus représenter que 50 %, puis 0 % à horizon 2050. Ce sont l’électricité (30 %), pour les liaisons moyenne distance, soit 250 à 400 km, et l’hydrogène (50 %), pour les distances de plus de 400 km, qui domineront. 

Des expérimentations doivent commencer en juillet prochain avec un poids lourd électrique en région lyonnaise et trois camions en Ile-de-France en 2023, et avec l’exploitation d’un camion hydrogène avant fin 2022 sur la plate-forme du Thillay, dans le la Val-d’Oise. Cinq autres véhicules seront par la suite acquis dans le cadre d’une participation au consortium "LaunchHY4good" piloté par France Supply Chain. "Avec France Supply Chain, on s’est regroupés, entre chargeurs et transporteurs, pour avoir une commande de 100 véhicules", poursuit Christophe Baboin.

Huit stations biogaz à proximité des plates-formes 

Une première station gaz (GNC et GNL) existe déjà à Chelles, en Seine-et-Marne, et huit stations biogaz seront installées à proximité des plates-formes industrielles. Côté biocarburants, le passage à l’utilisation du HVO XTL, à base d’huiles végétales recyclées, aura lieu avant fin 2022.

Le groupe utilise une flotte de 35 000 véhicules, dont 7 000 véhicules légers. En matière d’investissements ce sont 200 millions qui seront consacrés à la logistique des 1er et dernier kilomètre. Un budget qui servira au verdissement des utilitaires, avec l’acquisition de 8 000 véhicules électriques supplémentaires et 1 000 vélos cargos, qui s’ajouteront aux 125 existants. Le groupe va également devoir financer les infrastructures de recharge. Objectif : une livraison Colissimo décarbonée sur deux, 100 % dans les zone à faibles émissions (ZFE) et dans les principales agglomérations.

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