Dominique Denormandie, GNTC : "Le transport multimodal sera l’un des leviers essentiels d’une croissance verte"

Dominique Denormandie, président du GNTC.

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Avec une activité moins affectée que le transport routier et une meilleure fluidité, le transport combiné a tiré son épingle du jeu au cours de la crise sanitaire. Dominique Denormandie, président du GNTC (Groupement national des transports combinés), appelle désormais à construire le monde de demain avec le report modal.

L’Officiel des transporteurs : Quelles ont été les incidences de la crise liée à l’épidémie de Covid-19 sur le transport combiné ?

Dominique Denormandie : Dans l’ensemble, les opérateurs de transport combiné ont réalisé entre 60 et 70 % de leurs plans de transport. Ce taux s’avère plutôt bon compte tenu de certaines activités tombées très bas. Le combiné a tiré son épingle du jeu et démontré son rôle essentiel dans la chaîne logistique française. Des transporteurs qui s’intéressaient au multimodal se sont même lancés pendant la crise, parfois un peu par obligation. Les chargeurs se sont davantage appuyés sur les transporteurs qui appliquaient déjà ce mode. Au niveau des sillons, les trains de fret ont eu, pendant la crise, une fluidité qu’on n’avait jamais connue auparavant puisque le transport de voyageurs était fortement réduit et les travaux sur le réseau plus ou moins arrêtés.

L’OT : Selon vous, cet attrait pourrait-il perdurer avec le déconfinement ?
D. D. :
Dans le monde à venir, avec la reprise économique et l’urgence climatique, le transport multimodal, qui permet d’économiser 85 % d’émissions de CO2 par rapport au tout-routier, sera l’un des leviers essentiels d’une croissance verte. Ces dernières années nous avons assisté à un mouvement qui va clairement dans le bon sens. De plus en plus d’industriels s’engagent dans des démarches RSE. Les nouveaux entrants dans le combiné viennent principalement pour transporter "plus vert", parce qu’il y a une pression des chargeurs sur ce point. À prix égal, un transporteur qui fait du combiné n’a aucun souci pour ravir des lignes sur des appels d’offres. Quant à l’industriel, il est capable de payer un peu plus pour des raisons d’engagement, de sécurisation de plans de transport, d’image ou encore de pression concernant la RSE.

L’OT : Que faudrait-il mettre en place pour qu’il soit aussi facile pour un chargeur ou un transporteur de placer sa marchandise sur un train ou une barge plutôt qu’un camion ?
D. D. :
Il faudrait avant tout une volonté. Aujourd’hui, la première appréhension pour le transporteur routier qui se lance dans le combiné, c’est de ne plus maîtriser complètement son transport. Il faut des flux qui puissent se prêter à ce mode, sur des longues distances pour amortir des coûts supplémentaires de rupture de charges. Une régulation va se faire entre la route et le report modal, notamment avec la pénurie de conducteurs sur le transport routier, qui a contribué à décider certaines entreprises à basculer sur le combiné. Même si la crise sanitaire risque d’amoindrir la saturation du marché de l’emploi durant les prochains mois, ces difficultés devraient revenir. Pour que ce soit plus facile, il faut aussi des plateformes bien réparties sur le pays. Certaines arrivent à saturation. Il nous faut désormais produire un plan pour définir les endroits pertinents pour en construire de nouvelles et en rénover d’autres.

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