L’association mondiale pour des infrastructures de transport maritimes et fluviales (connue sous l’acronyme AIPCN ou association internationale permanente des congrès de navigation, en anglais : PIANC pour Permanent International Association for Navigation Congresses) a été fondée en 1885 dans le contexte de l’échec de la première tentative de construction du canal de Panama sous l’impulsion de Ferdinand de Lesseps à partir de 1880 et lors du règne du roi Léopold II de Belgique qui voulait rendre navigable le fleuve Congo. Ce qui explique l’implantation de son secrétariat général à Bruxelles.
Les activités de l’AIPCN portent sur la navigation, les ports et les voies navigables. C’est une association apolitique, technique et scientifique, et sans but lucratif, dont les adhérents sont 40 pays principaux, 2 000 membres individuels, 500 membres collectifs comme des entreprises spécialisées dans la conduite de chantiers ou de travaux ou l’ingénierie, des centres techniques, des universités, etc.
Dès le début, rappelle Geoffroy Caude, président international de l’AIPCN, l’organisation d’un congrès tous les 4 ans a été prévue pour promouvoir le développement des ports et voies d’eau et porter leurs enjeux en réunissant les meilleurs spécialistes. « Au-delà des congrès, l’objectif de l’association a été de constituer un réseau d’experts internationaux autour des thématiques liés à la navigation, aux voies navigables et aux ports », poursuit Geoffroy Caude.
Ce réseau permet à l’AIPCN de favoriser la production méthodologique et la diffusion des savoir-faire dans le domaine de la conception, de l’exploitation et de la maintenance des infrastructures de navigation maritime et fluviale. « L’autre aspect du réseau est qu’il permet la production ou la coproduction de rapports thématiques – plus de 200 à ce jour – qui rassemblant les meilleures recommandations, deviennent souvent des “ guides de bonnes pratiques ” pour les concepteurs ou pour les exploitants d’infrastructures maritimes et fluviales ». Les sujets des rapports se répartissent entre 4 commissions techniques : maritime, voies navigables, navigation de plaisance, environnement. Ces commissions forment des groupes de travail qui sont chargés d’un sujet et de l’établissement du rapport.
Les congrès quadriennaux sont notamment l’occasion de présenter ces rapports, d’échanger sur leur contenu mais aussi sur les projets réalisés ou à venir dans les domaines de la navigation, des ports et des voies navigables. « Un autre objectif est aussi de développer l’association là où il y a des perspectives de développement d’infrastructures », indique Geoffroy Caude. Il s’agit de l’Amérique du Sud avec l’Argentine, le Brésil, la Colombie, le Chili, l’Uruguay, peut-être le Mexique, mais aussi de l’Asie avec la Chine qui a rejoint l’AIPCN en 2008 et a exprimé la volonté de se constituer en une section à part entière cette année. Il faut citer aussi la Corée du Sud, l’Iran ou le Vietnam. Sur le continent africain, la situation politique au Nord rend l’implantation difficile.