Le ministère norvégien de l'Énergie lance le premier cycle d'attribution de licences pour les minéraux des fonds marins sur le plateau continental norvégien. La proposition définit les zones dans lesquelles les entreprises pourront demander des licences d'exploitation, "afin que l'exploration et la collecte de connaissances" puissent commencer, peut-on lire dans l'avis publié le 26 juin sur le site web du ministère.
Arguant de l'importance de ne pas dépendre d'États comme la Chine pour la fourniture en minéraux essentiels à la transition verte, la Norvège pourrait devenir l'un des premiers pays au monde à autoriser l'exploitation minière des fonds sous-marins.
Une prospection préalable
Le ministère avait annoncé le 12 avril l'ouverture à l'exploration d'une zone en mer de Norvège et en mer du Groenland avec l'objectif d'attribuer les premiers permis au premier semestre 2025. La proposition ministérielle comprend environ 38 % de cette zone.
Cette nouvelle étape doit permettre de "savoir s'il existe une base pour une exploitation minière durable sur le plateau norvégien", assure le gouvernement. Si cela n'est pas le cas, l'extraction minière ne sera pas autorisée.
Le Parlement a donné en début d'année son feu vert à la prospection dans ce domaine, perçue comme un premier pas vers une exploitation.
Un projet clivant
ONG et scientifiques alertent sur les risques de cette pratique dans une région inexplorée et le manque de connaissances autour de son impact environnemental.
Le Fonds mondial pour la nature (WWF) a annoncé fin mai qu'elle attaquerait le gouvernement norvégien en justice, faisant valoir que les études d'impact réalisées par le ministère norvégien de l'Énergie ne satisfaisaient pas les critères imposés par la législation norvégienne.
Lutter contre le monopole chinois
Selon les autorités, le plateau continental du pays contient très probablement d'importants gisements de minéraux, y compris du cuivre, du cobalt, du zinc et des terres rares.
Certains entrent dans la composition de batteries, turbines d'éoliennes, ordinateurs et autres téléphones portables. Actuellement, 98 % des terres rares utilisées dans l'UE sont importées de Chine, qui dispose donc d'un quasi-monopole dans le secteur.
Plusieurs pays, dont la France et le Royaume-Uni, de nombreux scientifiques et de grandes entreprises se sont prononcés pour un moratoire sur l'extraction minière sous-marine.
La rédaction (avec l'AFP)
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