Tereos et Futerro s'associent pour fabriquer du bioplastique en Normandie

Le deuxième groupe sucrier mondial et l'entreprise belge spécialisé dans le PLA vont produire du bioplastique à partir du blé dans une usine qui sera implantée en Normandie. La proximité de la voie d'eau, la Seine, a été déterminante dans le choix du site. Les deux industriels envisagent d'utiliser au maximum le transport fluvial.

Le Français Tereos, deuxième groupe sucrier mondial, et l'entreprise belge Futerro, spécialisée dans la production d'acide polylactique (PLA) ont conclu le 13 avril un accord d'approvisionnement, qui pourrait déboucher sur la création "d'une plateforme bio-industrielle, circulaire et durable, dédiée à la chimie verte", ont-elles indiqué.

Tereos fournira chaque année à Futerro 150.000 t de dextrose – un glucose issu de l'amidon de blé –, produites sur son site de Lillebonne (Seine-Maritime), afin d'alimenter la future bioraffinerie voisine de Futerro, qui sera implantée à moins de 5 km de distance.

Futerro, deuxième producteur de PLA au monde (avec 100.000 t par an dans une usine en Chine), derrière NatureWorks aux États-Unis et devant TotalEnergies-Corbion en Thaïlande, produira "diverses biomolécules plateformes", issues de matières premières renouvelables. Elles serviront de base pour la synthèse de molécules et polymères, dont "un plastique biosourcé, recyclable et industriellement compostable, le PLA".

Un investissement de 500 M€

La société belge (500 salariés) envisage d'investir quelque 500 M€ dans le partenariat et estime que "près de 250 emplois directs et 900 indirects" pourraient être créés sur le nouveau site.

Le chantier de la construction de l'usine devrait débuter en 2025 pour une mise en service en 2027, avec un objectif de production de 75.000 t de PLA par an.

"Après notre première usine chinoise, on s'est dit que la suivante devrait être en Europe. Il existe en Allemagne ou en Italie des usines de bioplastique, mais paradoxalement à base de pétrole", indique Frédéric Van Gansberghe, PDG de Futerro. Selon le dirigeant, il n'y a pas aujourd'hui en Europe de production à l'échelle industrielle de plastique biosourcé et totalement recyclable.

La France, premier producteur européen de blé, "était le pays idéal" du fait de son offre d'énergie électrique nucléaire décarbonée et de la proximité de la Seine, les deux entreprises envisagent d'utiliser au maximum le transport fluvial.

Le blé nécessaire à ce projet viendra essentiellement de Normandie et sera transformé à Lillebonne – où Tereos va investir 30 M€ notamment pour augmenter sa capacité de stockage –, puis le dextrose sera livré via un conduit reliant les deux usines, a-t-il expliqué.

>>> Lire aussi : Les boucles de la Seine, le nouvel Eldorado industriel

Un usine d'une capacité de 5.000 t

Le PLA, qui permet de fabriquer des vêtements, des emballages alimentaires, des jouets ou pièces automobiles, "est non persistant et disparaît totalement au bout de quelques années", ce qui permettra de "réduire la pollution mondiale aux microplastiques", a-t-il souligné.

L'usine normande sera dotée d'une unité de recyclage, d'une capacité initiale de 5.000 tonnes, qui permettra de "recycler le PLA en acide lactique et ainsi, de refaire un polymère vierge, réutilisable", a précisé Frédéric Van Gansberghe.

La rédaction (avec l'AFP)

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