SNCF Réseau sera loin de son objectif financier

La crise du coronavirus devrait avoir un impact d'environ 700 à 800 millions d'euros sur les comptes de SNCF Réseau. Le gestionnaire des voies ferrées françaises s'estime incapable de tenir ses objectifs financiers.
Ce chiffre de 700 à 800 millions d'ici 2022 n'est "ni stabilisé, ni définitif", a expliqué mercredi Luc Lallemand, PDG de SNCF Réseau, devant la commission de l'aménagement du territoire du Sénat. "En dehors de ça (...), on est plusieurs centaines de millions d'euros à côté de l'objectif de stabilisation du cash-flow de l'entreprise en 2024", a-t-il remarqué.
"La situation de SNCF Réseau, par rapport à un équilibre, on est très, très, très loin du compte", a résumé Luc Lallemand, qui est entré en fonction le 1er mars.
En contrepartie d'une reprise de 35 milliards d'euros de dette, le gouvernement a demandé à la SNCF dans son ensemble d'atteindre un "équilibre économique" – c'est-à-dire de fonctionner sans s'endetter davantage – à partir de 2022, et à SNCF Réseau à partir de 2024.
"Il faudra des discussions intenses et une force de conviction, que j'espère la plus persuasive possible, pour faire en sorte que les arbitrages à réaliser se traduisent par des suppléments de financement, et pas par des réductions de fonctionnalité du réseau", a noté Luc Lallemand.

Nouveau contrat de performance

SNCF Réseau doit négocier avec l'État un nouveau "contrat de performance" pour définir sa trajectoire économique. Cet accord, attendu pour le printemps, a été retardé : "On est plutôt au tout début des discussions". "Si on souhaite maintenir les 33.900 km de lignes, qui représentent près de 50.000 km de voies dans le pays, immanquablement il faudra se reposer la question du financement", a souligné le dirigeant.
Pour lui, "les enveloppes telles qu'elles sont programmées aujourd'hui pour la régénération (des voies ferrées) ne sont pas suffisantes pour maintenir la totalité des techniques ferroviaires en état de stabilisation". En clair, le budget actuel permet selon lui de rénover les voies, mais pas la caténaire ni la signalisation.
"Quand on propose (...) de faire un investissement supplémentaire, la difficulté de la discussion, c'est que ce n'est pas pour faire plus, c'est pour empêcher la dégradation et pour maintenir ce qu'on appelle dans le système ferroviaire la substance du réseau", a-t-il rapporté.

Reprise des petites lignes

La négociation avec l'État est d'autant plus nécessaire que des frais supplémentaires sont venus s'ajouter ces derniers mois : la reprise de quelque 1.500 km de "petites lignes" qui seront réintégrées au réseau structurant, la prise en charge de ponts enjambant les voies ferrées et la fin de l'utilisation du glyphosate pour désherber les voies.
Sur ce dernier point, le secrétaire d'État Jean-Baptiste Djebbari avait évoqué "plusieurs centaines de millions d'euros" par an en janvier. Un surcoût "qu'il est impossible à absorber sur les finances propres de l'entreprise" a indiqué Luc Lallemand mercredi, l'estimant "de mémoire à plus de 100 millions" par an.
Un "plan de relance pour le ferroviaire" permettrait notamment "préserver les investissements prévus au pacte ferroviaire" qui n'ont pas de financement actuellement, a relevé Luc Lallemand.
Un autre enjeu serait d'identifier ce que peut faire l'entreprise dans le cadre d'un plan de relance "fondé sur des objectifs de soutien de l'activité et de baisse des émissions de CO2", a-t-il ajouté.

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