Le Premier ministre s'est rendu le 14 mai à Saint-Julien-Mont-Denis (Savoie), sur le chantier du Lyon-Turin, ce tunnel long de 57,5 km, qui doit être mis en service en 2032. Alors que 165 km de galeries sont à creuser, 37 km l'ont été à ce stade.
Ce projet "va permettre d'éviter la circulation de millions de camions de fret" entre la France et l'Italie alors qu'actuellement, "sur 44 Mt par an, 92 % circulent via des camions : ça veut dire des émissions de CO2, des embouteillages, des nuisances pour les habitants de la Maurienne", a-t-il fait valoir.
Le chantier du Lyon-Turin vise à augmenter le fret ferroviaire à travers les Alpes, avec une liaison qui doit faire en tout 150 km de voies en France et 60 km en Italie. Son coût, en constante augmentation depuis son lancement il y a trente ans, a été évalué à plus de 26 Md€ en 2021.
Un projet critiqué
Pour Gabriel Attal, l'ouvrage apporte "une réponse concrète, claire et tangible à un certain nombre de questionnements qui traversent notre société", à commencer par "la compatibilité entre la transition écologique et l'activité économique".
"Je ne comprends pas ceux qui se disent écologistes et qui s'opposent à ce projet puisque ce projet, c'est l'écologie en actes, ce sont des émissions de CO2 en moins", a ajouté le chef du Gouvernement.
Les opposants dénoncent un projet "pharaonique" et "néfaste" pour l'environnement.
"On peut être écologiste sans être chez Les Verts, heureusement ; sans être décroissant, sans être contre des grands projets qui, in fine, nous permettent d'améliorer l'environnement, mais aussi l'activité économique", a-t-il ajouté sans démordre.
Il y voit aussi la preuve de la pertinence de la construction européenne car le projet n'aurait probablement pas pu voir le jour sans l'Union européenne qui finance près de la moitié de son coût, a encore rappelé le Premier ministre.
Gabriel Attal a par ailleurs rendu hommage à un ingénieur décédé début mai sur ce site, le troisième depuis juillet 2023.
La rédaction (avec l'AFP)
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