Eboulement en Maurienne : quelles alternatives pour le fret ferroviaire

DB Cargo France a été contraint de revoir son plan de transport en provenance ou à destination de l’Italie suite à l’interruption du trafic ferroviaire sur la ligne de la vallée de la Maurienne. 

Crédit photo Olivier Constant
L’interruption du trafic ferroviaire dans la vallée de la Maurienne est très pénalisante pour les opérateurs de fret. Au-delà de mettre en relief l’insuffisance une fois de plus avérée des itinéraires alternatifs, cet arrêt des circulations constitue un nouvel argument pour les partisans d’une accélération du chantier du Lyon-Turin.

Visiblement, les leçons de l’affaissement de la voie à Rastatt (Allemagne) en août 2017 n’ont toujours pas été retenues. Car six ans plus tard, il est toujours aussi difficile de trouver des itinéraires de substitution en cas d’incident sur les corridors de fret européens. Les opérateurs de fret s’en sont à nouveau aperçus en prolongement des mesures devant être mises en œuvre à la suite de l’éboulement sur la ligne de la Maurienne survenu le 27 août 2023. Ces mesures sont d’autant plus nécessaires que l’interruption de trafic sur cet axe vital pour les échanges commerciaux entre la France et l’Italie est partie pour durer.

Trouver des itinéraires alternatifs aux 45 circulations hebdomadaires

À la condition que la montagne surplombant la double voie ferroviaire soit purgée et sécurisée, les travaux réalisés dans la foulée pourraient durer au moins jusqu’à Noël 2023. Face à cette échéance, les entreprises ferroviaires membres de l’AFRA (Association française du rail) ont été contraintes de s’organiser pour trouver des itinéraires alternatifs aux quarante-cinq circulations qu’elles assurent chaque semaine via Modane.

Malheureusement, peu de solutions se sont finalement révélées viables, la ligne passant par Vallorbe étant pénalisée par ses fortes rampes tandis que celle donnant accès au point frontière de Vintimille est saturée. 

Détournement via Bâle pour DB Cargo France

C’est un axe passant par Bâle qui a ainsi été privilégié par DB Cargo France. Mais des contraintes de toutes natures – équipement des wagons avec des semelles LL moins bruyantes, nécessité de trouver des tractionnaires en Suisse, etc. – ont limité le nombre de circulations pouvant être mises en œuvre. Seuls, pour l’heure, cinq allers-retours hebdomadaires sont assurés via Bâle alors que le trafic total échangé via Modane est de dix-huit allers-retours. "Certains de nos clients de DB Cargo France sont donc contraints de repasser leurs acheminements via la route, ce qui nous occasionne une perte d’un million d’euros par mois", explique Alexandre Gallo, président-directeur-général de DB Cargo France. 

L’urgence du Lyon-Turin

Également à la tête de l’AFRA, Alexandre Gallo précise encore que "nos membres demandent à ce que les travaux puissent être faits le plus rapidement possible et je vais à cette fin rencontrer la préfète de la Région Auvergne-Rhône-Alpes dans les prochains jours. Ils souhaitent par ailleurs, et ce dans une belle unanimité, que le projet du Lyon-Turin aille à son terme, mettant en avant la récurrence des éboulements sur la ligne actuelle. Enfin, ils renouvellent leurs requêtes de voir mis en place en place des itinéraires alternatifs aux corridors européens en cas d’incident"

 

 

 

 

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