Trophée 2024 de la Charte Bleue : l’association Expédition 7e Continent primée pour son initiative Exploration Bleue

Armateurs de France a révélé ce 19 novembre les lauréats des Trophées de la Charte Bleue dans le cadre des Assises de l’Économie de la Mer. Par son prix spécial décerné à la Marine nationale, l'organisation professionnelle a voulu témoigner de sa reconnaissance alors que les frégates escortent les navires marchands en mer Rouge.

En salle plénière, devant le parterre de congressistes, Armateurs de France a révélé les lauréats des Trophées de la Charte Bleue dans trois catégories. Le jury, présidé cette année par Rodolphe Bouchet, CEO de Bourbon Marine & Logistics, lauréat 2023 pour son programme de marin augmenté et navire connecté, était composé d’Erwan Jacquin, président et co-fondateur de l’institut MEET2050, Caroline Neumann, adjointe au sous-directeur de la sécurité et la transition écologique des navires de la DGAmpa, d’Alain Calligaro, DRH de DFDS, mais en qualité ici de président du comité des affaires sociales des branches des entreprises de transport et services maritimes, de José-Manuel Lamarque, journaliste sur France Inter bien connu des marins pour ses Chroniques littorales et Aurore Morin, chargée de campagne de IFAW.

Il a choisi d'attribuer le premier prix à l’association Expédition 7e Continent pour son initiative Exploration Bleue, qui porte sur les interactions entre les déchets plastiques et les perturbateurs endocriniens afin de mieux comprendre leur impact sur la biodiversité marine. Le JMM a présentée ici son parcours et ses démarches.

Hors catégories

Un prix dit « Hors catégorie » a été remis CMA CGM pour l’ensemble de ses engagements en faveur d’un transport maritime plus social et plus responsable – de ses investissements dans sa flotte (15 Md$) à ses implications dans la filière de production des carburants pour amorcer la pompe jusqu'à ses engagements et soutiens financiers apportés à la protection de la biodiversité marine.

L'amiral Vaujour, Chef d’État major de la Marine nationale et Édouard Louis Dreyfus, le président d'Armateurs de France.
Crédit photo : ©ILago AEM

Un monde de ruptures géopolitiques

La séquence s’est clôturée par la remise d’un prix spécial à la Marine nationale par Édouard Louis Dreyfus, le président d'Armateurs de France, qui aura réussi à faire lever la salle en hommage aux marins qui opèrent en mer rouge et dans le Golfe d'Aden. Les frégates françaises, qui y sont déployées, servent depuis près d'un an d'escortes (plus d'une centaine effectuées à ce stade) aux navires marchands français attaqués par les rebelles houthis du Yémen qui agissent en soutien au Hamas palestinien dans le cadre de sa guerre avec Israël. Ce faisant, ils défendent le commerce international et la liberté de navigation, signifiera l'amiral Nicolas Vaujour, chef d’État-major de la Marine nationale, qui a réceptionné le prix, visiblement ému devant l'hommage appuyé d'une salle debout.

Toutes les marines du monde doivent actuellement faire face à des conflits terrestres qui débordent en mer et n'ont sans doute jamais dû faire face à autant de menaces tous azimuts, avec des technologies très diverses, des simples drones de surface (skiffs yéménites chargés d'explosifs) aux drones aériens jusqu'aux missiles balistiques ou antinavires, beaucoup plus sophistiqués. « En fait, on retrouve en mer l'espace de liberté qu'on n'a plus sur la terre, reconnait l'officier général, amiral depuis septembre 2013, succession de Pierre Vandier. Les conflits entre la Russie et l'Ukraine et entre Israël et le Hamas palestinen en sont symptomatiques. « La ligne de front s'étant figée en mer, l'Ukraine a pu exprimer un certain nombre d'effets militaires en mer qui lui ont permis de repousser les Russes ». De même avec le conflit israélo-palestinien qui contamine la mer Rouge, dont on connait désormais les conséquences sur la circulation maritime.

« Il y a beaucoup de leçons à tirer de ces deux conflits. Lhyper adaptabilité est la règle de manière à mieux se préparer et à tirer bénéfice de l'ensemble des technologies, explique le commandant des forces marines. Aujourd'hui, le cycle est extrêmement court. On teste des équipements à Toulon et un mois plus tard, ils sont déployés en opération de façon à améliorer notre efficacité immédiate »

Finalement, pour celui qui fut adjoint au commandant de la force aéromaritime de réaction rapide (FRMarfor), composante française de la force de réaction de l'OTAN, la crise en mer Rouge a été « un révélateur » de « compétences » et de « savoir-faire », et une opportunité pour « accumuler une grande expérience ».

Quand les marines marchande et nationale collaborent

Au-delà, les deux marines - marchande et nationale – n'ont sans doute jamais autant collaboré. Le Mica Center (centre français d’analyse et d’évaluation de la situation de sûreté maritime mondiale) a été la courroie de transmission

« C'est notre hub entre la flotte de commerce et la flotte de guerre navale.  Objectivement, il y a eu beaucoup d'efforts faits depuis de nombreuses années pour renforcer nos liens entre les deux marines. Mais ce qui est sûr, c'est que l'expérience au combat rapproche assez rapidement. Quand vous avez un CSO [Agent de sécurité de la compagnie] d'une compagnie qui sollicite notre escorte rapidement et que nous y répondons avec efficacité, les liens se créent spontanément ».

Reconnaissance partagée

Cette année, la marine nationale est décidément à l'honneur. Et le nombre d'uniformes témoignent d'une forte présence des officiers.

« De l’accompagnement de nos navires de commerce dans le golfe d’Aden, à la lutte contre le narcotrafic dans les Caraïbes, en passant par le sauvetage en mer des migrants au large du Pas de calais où ils interviennent aux côtés des services de mon ministère, nous leur devons beaucoup. Et je tenais, à l’occasion de ces assises, à leur exprimer la reconnaissance du gouvernement et celle de l’ensemble de notre communauté maritime », saluera aussi Fabrice Loher dans son premier discours aux Assises. Le ministre de la Mer et de la Pêche rappellera que le gouvernement a prévu le renouvellement des moyens de la Marine nationale dans le cadre de la nouvelle loi de programmation militaire 2024-2030.

Salle levée aux Assises de l'Economie de la mer en hommage à la Marine nationale dont les frégates escortent les navires marchands en mer rouge
Crédit photo : ©AD

« Ce prix salue l’engagement indéfectible de la Marine nationale pour assurer la sécurité en mer et soutenir l’économie maritime française. Dans le contexte géopolitique extrêmement tendu de ces derniers mois, les informations sécuritaires fiables et actualisées apportées par la Marine nationale [Mica center, NDLR] ont été capitales pour permettre aux armateurs de maintenir leurs activités tout en préservant la sécurité des équipages », justifiera pour sa part Édouard Louis-Dreyfus qui tenait à ce prix spécial. Chaque année, Armateurs de France salue une initiative des services de l'État qui a apporté un réel bénéfice au quotidien des armateurs.

Adeline Descamps

Vous retrouverez ici les projets :

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