La compagnie guadeloupéenne Karu’Ferry doit réduire ses émissions sans nuire à l'insularité

Crédit photo ©Sandy Traigneau
Pour réduire son empreinte carbone, le groupe guadeloupéen de transport routier STEP, maison-mère de la compagnie maritime Karu’Ferry, expérimente depuis 2019 des services de transport maritime en continuité de ses lignes de bus. Sa filiale multiplie les liaisons inter-îles tout en traquant ses émissions polluantes. Un choix de responsabilité autant sociale qu'économique.

Depuis dix ans, le groupe STEP, basé en Guadeloupe, est spécialisé dans le transport routier de voyageurs, exploitant en délégation de service public (DSP) les principales lignes urbaines et interurbaines de l’île. En 2019, une des entreprises du groupe a participé à une expérimentation de transport maritime de voyageurs, avec un petit navire de 45 places effectuant la navette entre Jarry et Bergevin, d’un côté à l’autre de la rade de Pointe-à-Pitre. L’expérimentation n’a pas été poursuivie par l’autorité organisatrice des transports, mais a donné au groupe STEP un aperçu de l’intérêt du maritime pour le transport de voyageurs, en continuité de ses lignes de bus.

Les défis des insularités

En août 2023, Karu’Ferry, autre filiale du groupe, s'est lancé dans le transport inter-îles avec une liaison entre Trois-Rivière, port à l’extrémité sud de Basse-Terre, et l’archipel des Saintes, distant de seulement une douzaine de kilomètres. Avec une particularité : la compagnie maritime escale à Terre-de-Haut, la plus peuplée et la plus touristique des îles des Saintes, mais en passant d’abord par Terre-de-Bas, souvent omise par les autres dessertes maritimes. La compagnie entend ainsi mettre en pratique sa « démarche de développement durable et de responsabilité sociale » en répondant à la « triple insularité » de Terre-de-Bas : par rapport au chef-lieu des Saintes, à la Guadeloupe et à la métropole.

Recours au Capo Rosso, un navire pourtant âgé

Pour cette navette, le groupe STEP a acquis le Capo Rosso, navire de 90 places naviguant précédemment en Martinique et, encore avant, en Corse. Le recours à une unité de 20 ans d’âge est une façon de réduire les coûts. « L’objectif est de pouvoir proposer un tarif accessible, explique Christelle Trefle-Hoton, directrice commerciale du groupe STEP. Le navire n’est pas équipé de climatisation. Nous avons estimé que ce n’était pas indispensable sur un trajet court et ne correspondait à notre politique environnementale. Nous avons équipé ce navire de panneaux solaires pour ses besoins électriques et utilisé le traitement Protéa P2, additif au diesel qui fonctionne sur nos bus depuis dix ans avec, à la clé, une réduction de 30 % les émissions polluantes et de 10 % la consommation de carburant. »

Rachat du Victor-Hugo pour la desserte de Marie-Galante

Un deuxième navire va bientôt être mis en service pour desservir l’archipel des Saintes depuis le port de Bouillante, sur la côte est de la Guadeloupe. Le service saisonnier sera mis en place pendant la saison touristique, de novembre à avril et en juillet et août. Un troisième rejoindra ensuite la flotte, le Victor-Hugo, catamaran de 230 places précédemment exploité par Manche Îles Express à Granville.

Acquis en octobre dernier auprès du département de la Manche par le groupe STEP, il est actuellement en réhabilitation à Cherbourg. Il devrait rejoindre Pointe-à-Pitre dans le courant du premier trimestre 2025 et être déployé sur un service entre le principal port de la Guadeloupe et l’île de Marie-Galante. Là encore, la compagnie guadeloupéenne délaisse l’itinéraire principal en n’escalant pas au port de Grand-Bourg mais à Saint-Louis.

Étienne Berrier

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