C’est à Tuzla, sur les rives de la mer de Marmara, qu’a débuté la construction du premier navire de Neoline. Le chantier RMK Marine, qui y est installé, a procédé le 8 novembre à la découpe de la première tôle. « C’est un jour important pour ’équipe et tous nos partenaires, car nous assistons au démarrage concret et tant attendu de la construction du premier Neoliner », a déclaré Jean Zanuttini, président de Neoline, qui a en effet connu plusieurs ajournements.
Cette découpe de la première tôle marque, près d’un an après le choix du chantier RMK, l’aboutissement de douze années d’efforts pour l’une des premières compagnies maritimes à s’être constituée spécifiquement pour construire et exploiter un navire dont la propulsion principale sera la voile.
Il s'agit d'une double voilure, en l’occurrence, qui permettront de réduire de 80 % les émissions de gaz à effet de serre du roulier pour les traversées qui auront lieu chaque mois à une vitesse de croisière de 11 nœuds entre Saint-Nazaire, Saint-Pierre et Miquelon, Halifax et Baltimore.
Un gréement escamotable
Le gréement, qui peut être rabattu pour réduire le tirant d’air, a été développé par les Chantiers de l’Atlantique. Le choix de ces voiles rigides, dites Solid Sails ont constitué, l’an dernier, le principal changement apporté au projet initial de Neoline qui prévoyait quatre mats équipés de voiles souples.
L’autre nouveauté nécessaire au financement du navire avant sa mise en chantier a été la modification du tour de table, avec le retrait de Sogestran et l’arrivée de CMA CGM et Corsica Ferries.
Pose du premier bloc à venir
D’autres innovations, plus mineures mais néanmoins essentielles pour le bilan énergétique global du navire, ont été ajoutées au projet avant la mise en chantier. Notamment l'installation d’un système de récupération de la chaleur, qui va permettre de profiter de la chaleur fatale des moteurs, et surtout de celle des groupes électrogènes puisque le moteur principal tournera très peu. Un investissement qui sera amorti rapidement par la baisse de consommation.
Les prochaines étapes du chantier sont la pose du premier bloc au premier semestre 2024, puis la mise à l’eau du navire, prévue fin 2024. La mise en service est attendue pour juin 2025, après l’installation du gréement Solid Sails par les Chantiers de l’Atlantique.
Étienne Berrier
NDLR : Neoline fait partie des six candidats au trophée de la charte bleue organisé par Armateurs de France. Le lauréat sera désigné ce mardi 29 novembre, à l'occasion des Assises de l'Economie de la mer.
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