Comme le prévoit la loi pour le nouveau pacte ferroviaire, quatre sociétés anonymes remplaceront les trois Epic (établissement public à caractère industriel et commercial) actuels au 1er janvier prochain. Voilà qui inquiète le syndicat cheminot Sud Rail, qui anticipe une privatisation de Fret SNCF, filiale aujourd’hui rattachée à l’Epic SNCF Mobilités. "Pour les dirigeants, de l’entreprise ou du gouvernement, la préoccupation principale n’est pas de développer l’activité mais bien de donner les garanties nécessaires aux banques sur le paiement de la dette et de finir d’isoler cette activité structurellement déficitaire pour cause de transport routier largement favorisé, mais surtout par l’absence de volontarisme politique pour encourager le report modal !", soutient Sud Rail dans une communication.
Dans ce contexte, le syndicat propose notamment de déclarer le fret ferroviaire comme service public d’intérêt général, de prendre un moratoire sur les restructurations et les fermetures de sites et de mettre en place des plans pluriannuels de développement avec obligation de résultat sur le report modal.
Une menace sociale
D’un point de vue social, cette réorganisation impliquerait, selon Sud Rail, une remise en cause des acquis pour les salariés, notamment en termes de rémunération puisque "très rapidement, un cheminot du fret ne sera plus payé comme aujourd’hui ou comme un agent des autres SNCF…" Même scénario, toujours selon le syndicat, pour le statut de cheminot puisqu'il estime que "l’entourloupe ne serait pas complète si la direction ne se laissait pas la possibilité de pouvoir renégocier l’ensemble du nouveau RH0077, Activité par Activité".
