Ligne ferroviaire Pau-Canfranc-Saragosse : le report modal devra attendre

L’enjeu est de taille car suivant une étude déjà ancienne puisque datant de… 2010, deux millions de tonnes de fret transitaient alors via les tunnels routiers du Somport et de Veilha. Depuis, ce trafic n’a cessé d’augmenter, congestionnant un peu plus le trafic de la RN 134 traversant la Vallée d’Aspe. 

Crédit photo Olivier Constant  
Le projet de réouverture de la ligne Pau-Canfranc-Saragosse progresse pas à pas. Mais aux côtés de l’Etat espagnol, du gouvernement d’Aragon, de l’ADIF, de la Commission européenne et de la Région Nouvelle-Aquitaine, manque encore le soutien de l’Etat français. Cela pourrait entraîner de nouveaux retards dans la création d’un nouvel axe de fret ferroviaire entre la France et l’Espagne, alors même que des chargeurs ont déjà exprimé leur intérêt pour ce report modal annoncé. 

L’inauguration de la nouvelle gare de Canfranc, le 15 avril 2021, a été l’occasion de faire le point sur l’état d’avancement du projet de réouverture intégrale de la ligne ferroviaire de Pau à Saragosse, au nord de l'Espagne. Au-delà du programme d’études, toujours en cours, le prochain temps fort concernant la création d’une quatrième traversée centrale des Pyrénées pour les convois de fret ferroviaire sera le lancement de l’enquête publique.

Espérée un temps en 2027, la mise en service de bout en bout du nouvel axe pourrait glisser de quelques années. Le report modal devra donc attendre alors même que certains chargeurs et autres entreprises se sont déjà rapprochés de la Région Nouvelle-Aquitaine pour faire connaître leur intérêt pour la nouvelle liaison. L’enjeu est de taille car suivant une étude déjà ancienne puisque datant de… 2010, deux millions de tonnes de fret transitaient alors via les tunnels routiers du Somport et de Veilha. Depuis, ce trafic n’a cessé d’augmenter, congestionnant un peu plus le trafic de la RN 134 traversant la Vallée d’Aspe. 

Six mois de retard

Il était initialement prévu que l'enquête publique démarre dans le courant de l’année 2022 pour un an environ. Mais comme le confirme Renaud Lagrave, vice-président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine en charge des infrastructures, transports et mobilités, "nous avons six mois de retard environ par rapport aux études. Le lancement effectif de l’étude sera donc différé d’autant. Nous avons bon espoir, toutefois, et en dépit de la problématique liée aux passages à niveau, de démarrer les travaux dans les deux ans qui viennent. Ils débuteront par la reconstruction complète du pont de l’Estanguet. Les Espagnols sont, de leur côté, déjà engagés dans les travaux de régénération, d’électrification et de mise à voie normale de la ligne Saragosse-Canfranc". 

Absence de soutien de l’Etat français

La grosse pierre d’achoppement de ce dossier, qui bénéficie d’une belle unanimité au niveau de l’Etat espagnol, de la Commission européenne et de la Région Nouvelle-Aquitaine, réside incontestablement dans l’absence, pour l’heure, de soutien de la part de l’Etat français. "C’est un peu désolant", déplore Renaud Lagrave. Avant de rappeler que "nous avons déjà engagé 105 millions d’euros pour la réouverture effective de la section Pau-Bedous. Nos amis espagnols développent, pour leur part, de nouveaux projets, dont la création, en cours, d’une nouvelle plateforme multimodale à Saragosse. Les planètes seront donc totalement alignées dès lors que l’Etat français s’engagera à son tour. Le coût estimatif des travaux est de l’ordre de 330 millions d’euros".

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