La Région Nouvelle-Aquitaine s'engage pour ses lignes capillaires

C'est un trafic annuel de 50 000 t qui était acheminé au départ de Parthenay vers l'Alsace en 2015.

Crédit photo O. Constant
Confrontées à un sous-investissement chronique depuis des décennies, les lignes capillaires fret de Nouvelle-Aquitaine sont dans un état très dégradé. La Région a décidé de réagir en s'engageant financièrement dans leur rénovation.

La Nouvelle-Aquitaine a, à l'instar d'autres Régions comme Centre-Val de Loire et Occitanie, pleinement intégré la menace planant sur l'avenir de plusieurs centaines de kilomètres de lignes capillaires fret. Pour éviter la fermeture de quatre de ses 19 lignes capillaires, elle a voté le 17 novembre un engagement financier global de 13,5 millions d'euros. De fait, elle se met en position d'intervenir sur 205,5 km des 259 km de lignes capillaires nécessitant des travaux d'urgence.

Sauver la ligne majeure Niort-Thouars

La plus importante de ces lignes est, sans conteste, Niort - Thouars (87 km). Présentée par la Région comme une ligne fret majeure, l'une des plus importantes au niveau national avec plus d'un million de tonnes transportées entre Thouars et Saint-Varent et près de 550 000 tonnes entre Saint-Varent et Niort, cette ligne a bénéficié d'une régénération sur la seule première section en 2015. La circulation des trains est donc interrompue sur le reste de la ligne.

Pour éviter un risque de fermeture de la ligne fin 2017, en cas de non-conclusion du tour de table financier, Nouvelle-Aquitaine a décidé d'apporter 4,181 millions d'euros, soit 49,2 % du montant de l'opération de régénération. Sur cette somme, 1,46 million d'euros constitue une avance sur la participation du Conseil Département des Deux-Sèvres. La participation de SNCF Réseau ne dépasse pas 10 % de l'enveloppe des travaux, soit 0,85 million d'euros. Enfin, l'État, les carriers et les entreprises apporteraient le solde, soit 3,469 millions d'euros. "C'est à SNCF Réseau qu'il appartient, à présent, de programmer les travaux", explique Renaud Lagrave, vice-président Infrastructures et Transports de la Région Nouvelle-Aquitaine.

Sur la ligne Bassens - Bec d'Ambès (15 km), "nous renouvelons notre demande d'accès au Bec d'Ambès", ajoute l'élu. Sur un montant de travaux de 20 millions d'euros, la Région en prend 29,2 % à sa charge. Les enjeux sont importants car le trafic annuel est de l'ordre de 300 000 tonnes.

Cofinancement avec Occitanie

Pour les deux dernières lignes, c'est un cofinancement avec son homologue de l'Occitanie qui a été mis en place. Tout d'abord sur Agen - Auch qui est présentée comme une ligne essentielle pour le port de Bordeaux. Cette ligne de 69,5 km a pour vocation d'assurer la desserte de coopératives céréalières embranchées à destination des ports exportateurs des façades atlantique et méditerranéenne. Pour en terminer avec l'interruption des circulations, ce sont 6,45 millions d'euros de travaux qui doivent être engagés, dont 9,72 % à la charge de Nouvelle-Aquitaine.

Enfin, Mont-de-Marsan - Barcelonne-du-Gers nécessite un financement moins fort puisqu'il s'établit à 5 millions d'euros, dont 53 % pour Nouvelle-Aquitaine. Mais c'est à plus long terme la réouverture de l'ensemble de la ligne depuis Barcelonne-du-Gers jusqu'à Tarbes qui est visée. Elle permettrait, ainsi, une boucle jusqu'à Pau et Bayonne.

Mais comme le souligne encore Renaud Lagrave, "le dossier n'est pas clos, d'autres lignes capillaires fret ainsi que la création de gouvernance sont à étudier".

Prochain Plan Rail

De nouvelles annonces pourraient intervenir en février 2018, date à laquelle Nouvelle-Aquitaine a prévu de dévoiler son plan Rail. Il nécessitera, selon la Région, des investissements colossaux d'ici 2030, 1,143 milliard d'euros (dont 625 millions d'euros avant 2022) à mobiliser en urgence sous peine de fermeture de lignes.

Nul doute qu'une partie de ce montant sera allouée à la réouverture de la ligne Pau - Canfranc. Déjà, la Région a investi 102 millions d'euros dans la réouverture au service voyageurs de la ligne Pau - Oloron - Sainte-Marie-Bedous. Mais elle souhaite maintenant que les premiers coups de pioche de la réouverture au service tant voyageurs que fret de la section transfrontalière Bedous - Canfranc soient donnés d'ici 2020-2021. Ce dossier avance si l'on en juge par la confirmation de l'engagement de l'Europe au travers d'une convention de financement pour un programme d'études visant à rétablir la liaison manquante ferroviaire entre Pau et Saragosse. Elle sera signée le 1er décembre 2017.

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