Contre le Lyon-Turin, l’élargissement des tronçons d’autoroutes en Ligurie pour désengorger la circulation, le chantier très critiqué du Mose, à Venise, qui doit protéger la cité de la montée des eaux pendant au moins un siècle, les travaux dans les Pouilles qui devraient permettre l’acheminement du gaz de la mer Caspienne en Italie à partir de 2020... Le contrat signé par les chefs du M5s Luigi Di Maio et Matteo Salvini (Ligue) prévoit l’interruption ou pour le moins une tentative d’interruption de la plupart des grands travaux actuellement en cours en Italie. Une option qui risque de compliquer les relations déjà tendues entre Bruxelles et Rome, mais aussi les autres partenaires européens impliqués dans certains projets comme la France et l’Autriche. "Interrompre des projets comme le Mose à Venise auxquels je me suis fermement opposé au départ coûtera plus cher que de terminer les travaux", s’insurge Massimo Cacciari, philosophe et ex-maire de la cité lacustre.
Rembourser les financements
Le fait est qu’en se dégageant de ces grands travaux, Rome devra rembourser les financements débloqués par l’Union européenne. L’Italie devra aussi indemniser ces partenaires impliqués dans certains projets, comme le Lyon-Turin par exemple. Au chapitre de la Ligurie, le chantier sur le prolongement des autoroutes, dont le coût est estimé à quelque 4,7 Md€ et les travaux étalés sur dix ans, a été autorisé par l’Union européenne qui dégagera des fonds.
Le M5s veut aussi interrompre les travaux de déplacement du terminal pour les grands navires qui ne peuvent plus transiter dans la lagune vénitienne. L’idée est aussi de stopper la construction d’un nouveau tronçon d’autoroute en Vénétie, sponsorisé en revanche par le gouverneur de la région Luca Zaia, membre de la Ligue du nord.
Enfin, la majorité gouvernementale veut aussi arrêter les travaux de construction du gazoduc Tap dans les Pouilles qui doit transporter le gaz de la mer Caspienne, un projet "nocif pour l’environnement" selon le patron de la Ligue du Nord, Matteo Salvini.