Le groupe SNCF stoppé dans son élan en 2019

Le chiffre d’affaires s’est établi à 35,12 milliards d’euros, en hausse de 5,1 %.

Crédit photo O. C.
Les mouvements sociaux de la fin d’année ont cassé la dynamique de croissance du Groupe SNCF en 2019. Il en résulte un résultat net négatif de 301 millions d’euros. Mais l’engagement du groupe pour un plan de relance du fret ferroviaire pourrait bien constituer un signal fort aux chargeurs en faveur du report modal.  

L’année 2019 aurait dû constituer une bonne année pour le Groupe SNCF. Après les grèves perlées du printemps 2018, les onze premiers mois de l’exercice écoulé étaient en effet marqués par une croissance très dynamique des activités. Mais la grève interprofessionnelle a stoppé cette embellie des trafics à partir de la première semaine de décembre 2019. Elle a généré une perte d’exploitation de 614 millions d’euros à fin 2019 et des pertes à hauteur de 301 millions d’euros. Le chiffre d’affaires s’est, dans le même temps, établi à 35,12 milliards d’euros, en hausse de 5,1 %. 

Enfin, les investissements, tant sur les infrastructures ferroviaires que sur les matériels roulants, ont atteint un niveau historiquement haut avec près de dix milliards d’euros, d’engagés dont 5,2 milliards financés en fonds propres. 

Environnement difficile

Par activité, le transport ferroviaire et multimodal de marchandises a poursuivi sa transformation dans un environnement difficile. Les produits du trafic de Fret SNCF se sont en effet dégradés, en lien avec une activité céréalière morose et un ralentissement du marché automobile et de la demande d’acier en Europe. Les impacts grèves ont pesé significativement sur l’activité du mois de décembre ainsi que sur les résultats. Sans plus de précisions d’ailleurs puisque les pertes annuelles de Fret SNCF n’ont pas été détaillées dans le communiqué de presse du Groupe SNCF.  

Fort heureusement, les autres filiales de transport ferroviaire de marchandises – VFLI, Captrain... – ont obtenu de bien meilleurs résultats, la progression des trafics étant, au global, de 7,1 %. 

Geodis maintient sa profitabilité

Geodis a pour sa part maintenu sa profitabilité dans un contexte international difficile. Plus en détail, les activités de logistique contractuelle se sont fortement développées, en particulier aux États-Unis.

Le marché du fret aérien, en retrait depuis le second trimestre 2019 dans un contexte de guerre douanière entre les États-Unis et la Chine, a, pour sa part, impacté défavorablement le volume d’affaires du freight forwarding.

Enfin, les activités de distribution ont continué de se développer même si le transport routier a subi un retrait des volumes en France.

Enfin, le loueur de wagons et conteneurs Ermewa, toujours en croissance, est devenu le leader mondial de la location de conteneurs-citernes grâce à l’acquisition de Raffles Lease. 

Redéveloppement du fret ferroviaire

Pour cette année 2020, encore marquée par les conséquences des mouvements sociaux et un retour à la normale progressif des trafics fret à partir de la mi-janvier, l’une des quatre priorités affichées par le groupe est le redéveloppement du fret ferroviaire. Jean-Pierre Farandou, président de la SNCF, ainsi que le nouveau patron de Fret SNCF, Frédéric Delorme, devraient donc poursuivre leur mobilisation en faveur du plan de relance du fret ferroviaire. Leur engagement sera d’autant plus déterminant que le duo Fret SNCF/VFLI détient une part de marché de 70 % environ. 

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