Comme la plupart de ses concurrents à travers le monde, Volvo a interrompu sa production dans le sillage de l’épidémie de coronavirus. Le train de l’entreprise, qui relie en temps normal chaque semaine la Suède et la Belgique pour approvisionner l’usine du groupe à Gand en pièces détachées, devenu inutile, était donc à quai. Mais mi-avril, le train de Volvo a repris du service, pour consolider l’approvisionnement de la Suède en denrées alimentaires.
L’équivalent de 80 camions
Volvo Group et la chaîne de distribution suédoise ICA, qui travaillent ensemble depuis six ans, ont signé un accord avec le logisticien suédois Scanlog et la compagnie de fret ferroviaire Green Cargo pour affréter deux trains de 19 wagons chargés de denrées alimentaires par semaine entre Gand et les entrepôts d’ICA en Suède. C’est l’équivalent de 80 camions. "Chez ICA, nous travaillons en permanence avec le souci de réduire l’impact des transports sur le climat, rappelle Magnus Stadig, directeur logistique du distributeur, dans un communiqué commun. Malgré les incertitudes actuelles, nous voulons maintenir ce principe. Nous avons une importante responsabilité sociale à assumer en termes d’approvisionnement alimentaire pour le pays. Mais aussi en termes environnementaux."
Réduire le risque de perte de denrées périssables
Le rail réduit les risques d’interruption de la chaîne de livraison, du fait des fermetures de frontières, qui handicapent le trafic routier. Il présente aussi l’avantage de réduire le risque de perte de denrées périssables, en cas de maladie des conducteurs.
ICA et Volvo avaient entamé leur coopération en 2014. ICA achemine vers le nord des denrées alimentaires, utilisant les capacités à vide des trains Volvo qui approvisionnent les usines vers le sud. "En réactivant ces trains malgré le gel de la production, nous voulons assurer l’approvisionnement alimentaire en Suède, souligne Fredrik Vramo, vice-président logistique de Volvo. Les transports ont une fonction vitale. Il faut assurer l’approvisionnement en denrées alimentaires, en produits médicaux… En remettant en route le trafic en provenance du sud, cela fait du bien de participer à l’approvisionnement du pays." "La Suède est dépendante de flux continus de transports au sein de l’Europe, poursuit Matthias Ljunbgert, le patron de Scanlog. La réduction de nos exportations induit une réduction des capacités de transport par camion vers le nord. La plupart des ferries ont cessé de circuler, ce qui oblige les camions à faire de longs détours par des routes de campagne et de traverser différentes frontières. Transporter de grandes quantités alimentaires par rail est plus important que jamais."