L’expérimentation de ce "train-drone" a été menée sur 4 km entre Villeneuve-Saint-Georges (94) et Juvisy (91) en collaboration avec l'Institut de Recherche Technologique (IRT) Railenium, Actia Telecom, le CNES et Thales.
Pour l’occasion, un premier site de conduite à distance expérimental a été conçu à Vigneux-sur-Seine (91), sous le contrôle de conducteurs d'essais. "L’objectif de cette expérimentation était de démontrer la faisabilité technique de la téléconduite sur rail", indique la SNCF qui entend faire circuler des prototypes de trains autonomes d’ici 2023.
Visualisation par caméra
Ce premier galop d’essai a permis de valider le système de visualisation par caméra placé à l’avant du train : les images ont été envoyées en temps réel au conducteur à distance qui a pu opérer les commandes d’accélération et de freinage. Les données étaient transmises par le biais d’une communication par satellite en association avec l’utilisation du réseau cellulaire privé LTE, équivalent à la 4G. "Nous avons réussi à automatiser la lecture de la signalisation latérale : le système automatique sait reconnaître les feux de signalisation que le train rencontre le long de voies", signale Luc Laroche, directeur du projet Train Autonome chez SNCF.
Piloter à distance chez le client de Fret SNCF
Cette expérimentation était stratégique pour le groupe ferroviaire qui compte, grâce à la téléconduite, piloter à distance des convois jusqu'aux dessertes terminales de Fret, ces derniers kilomètres qui permettent d’acheminer un train jusqu’au client. Le pilotage à distance permettra aussi d’effectuer les parcours techniques entre les centres de maintenance et les gares. "C’est aussi une étape très importante car la téléconduite servira à reprendre la main à partir du sol sur un train complètement autonome, dans certains situations particulières", explique Luc Laroche. L’automatisation doit permettre de faire rouler plus de trains, avec des intervalles plus courts, et de gagner en régularité et ponctualité.
Deux prototypes de trains autonomes
Au cours des prochains mois, la SNCF compte avancer dans l’automatisation de la détection des obstacles. "Nous allons réaliser d’ici 4 ans deux prototypes de trains autonomes, l’un pour le Fret et l’autre pour les voyageurs. Ces deux projets impliquent le lancement de gros travaux couvrant de nombreuses technologies : cartographie du réseau, utilisation de capteurs de pointe, détection de l’environnement, autodiagnostic du train, géolocalisation, intelligence de décision", lance Luc Laroche. D’autres expériences de téléconduite seront menées régulièrement. En parallèle, la SNCF indique qu’elle va commencer à définir de nouveaux métiers, à commencer par ceux de téléconducteurs et superviseurs des opérations de trains autonomes.