Berlin veut accélérer les investissements dans le rail

Victime de sous-investissement pendant des années, le rail allemand est particulièrement peu performant, notamment en termes de ponctualité.

Crédit photo DB Cargo
Le gouvernement allemand a adopté début juin le plan de développement du rail présenté par le ministère des Transports pour les 33 800 km du réseau. La loi accordera plus de liberté à l'Etat fédéral dans le financement du rail.

Le gouvernement allemand a adopté avant l'été un amendement de la loi fédérale sur l’aménagement des voies ferrées qui doit permettre de mener à bien la rénovation et la modernisation du réseau ferroviaire dont l’Allemagne a urgemment besoin. Cette loi est la base juridique pour tout investissement dans le réseau ferroviaire fédéral, long de 33 800 km.

Une plus grande marge de manœuvre à l’Etat

Le projet de loi prévoit de donner une plus grande marge de manœuvre à l’Etat fédéral, dans le financement de l’infrastructure. Le texte en vigueur, qui prévoit la séparation financière entre les investissements de remplacement et l’entretien, "s’est révélée de plus en plus comme un obstacle aux investissements dans certains domaines", souligne le ministère des Transports.

L’optimisation des moyens doit permettre d’augmenter les capacités, notamment sur les corridors à haute performance prévus par la compagnie. "Le réseau doit être remis en état le plus rapidement possible, afin que le rail puisse enfin déployer pleinement ses effets en tant que mode de transport respectueux du climat", souligne le ministre des Transports Volker Wissing.

Le sujet ne fait pas l'unanimité

Mais l’amendement est loin de faire l’unanimité. "Le projet de loi est trop précoce et incomplet, critique Peter Westenberger, directeur de l’association des usagers du fret ferroviaire Die Güterbahnen. On en sait encore trop peu sur le concept global de la société d’infrastructure ferroviaire d’intérêt général. Le financement des 45 Mrds d’euros promis n’est pas encore défini, tout comme la logique de financement pluriannuelle et groupée qui doit remplacer l’enchevêtrement des subventions individuelles." 

De leur côté, les Verts estiment que "les propositions du ministre risquent d’être nettement insuffisantes et de passer à côté des objectifs centraux de la réforme". Le ministre libéral des Transports, réputé pour son soutien aux transports routiers et favorable à la construction de nouvelles autoroutes, est accusé par les écologistes d’en faire trop peu pour le rail.

Le réseau ferré allemand est régulièrement mis à l’index. Victime de sous-investissement pendant des années, le rail allemand est particulièrement peu performant, notamment en termes de ponctualité. Les Verts, associés au gouvernement d’Olaf Scholz, ont fait du rail une de leurs priorités dans le domaine des transports.

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