Les années se suivent et ne se ressemblent pas pour l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry. À une baisse de 1,24 % en 2017 a, en effet, succédé une hausse de 4,5 % en 2018. Les 57 907 tonnes ainsi traitées ont représenté un nouveau record pour la plateforme. Celle-ci a donc repris sa place de n° 3 des aéroports régionaux français devant Marseille.
Embellie autour des vols tout-cargo
Au contraire de 2017, le secteur des vols tout-cargo a repris sa marche en avant. Et de quelle manière ! La hausse s’est établie à 45 %, pour 2 944 tonnes. Une grande partie de cette croissance résulte du programme mis en place par Air Algérie. Aux vols réguliers existants sur Alger et Oran se sont ajoutées des dessertes complémentaires. Un nouvel appareil, le Boeing 737-800BCF, a également été mis en ligne au cours du dernier trimestre 2018. La nouvelle configuration de cet appareil capable de transporter jusqu’à 24 tonnes de fret sur une distance de près de 3 700 km permet douze positions de palettes (11 palettes standard et 1 AKE). Cela représente, ainsi, un volume de chargement de 140 m3 sur le pont principal et 40 m3 en soute.
La croissance est également venue du fret transporté en soute à bord des avions passagers. Les 12 543 tonnes comptabilisées représentent une hausse de 12 %. Cette progression découle, pour partie, des tonnages en hausse sur les vols longs-courriers. Assurée par Emirates, la ligne sur Dubai a profité de la mise en place de deux rotations hebdomadaires supplémentaires à compter d’août 2018. Passée, depuis, quotidienne, cette desserte est assurée en Boeing 777-300ER dont la capacité d’emport est de l’ordre de 20 tonnes. Air Canada et Air Transat, toutes deux présentes sur Montréal, ont également bien chargé.
Les vols moyens-courriers ont également pris leur part dans cette croissance. C’est en particulier le cas d’Istanbul, exploitée par Turkish Airlines et Moscou avec Aeroflot. Cette seconde ligne devrait encore progresser à la faveur du passage actuelle de sa desserte à deux allers-retours quotidiens.
Enfin, l’express reste dans le vert même si les tonnages – 42 420 tonnes – n’ont augmenté que de 0,5 % en 2018 (contre 1,7 % en 2017). La fin de l’année a été marquée par la mise en place de vols supplémentaires UPS sur Cologne et sur la ligne Marseille-Lyon-Paris.
À noter encore que le trafic de chevaux tarde à se développer en dépit de la création d’un poste d’inspection frontalier pour équidés (PIF E) en 2017. Cet équipement est le seul existant pour le sud de la France.
La certification CEIV Pharma en ligne de mire
Aéroports de Lyon ne se hasarde pas à établir les moindres prévisions de trafic pour l’exercice 2019. Tout juste Éric Burdin, son responsable cargo, préfère-t-il insister sur "la démarche en cours en vue d’obtenir la certification CEIV Pharma. Cette démarche partenariale repose sur la constitution d’une communauté d’opérateurs de transport afin de développer des synergies et des complémentarités avec des industriels de la filière. Elle se justifie d’autant mieux qu’Auvergne - Rhône-Alpes est une région importante pour les produits pharmaceutiques".
S’agissant du projet "Golden Mile", l’aéroport déclare continuer à travailler dessus. Pourtant, la mise en place d'une nouvelle zone de terminaux fret implantés juste en face du parking avions Mike – opérationnel depuis le printemps 2015 – pourrait permettre à Lyon-Saint Exupéry de mieux accompagner encore la croissance de la seconde Région économique française derrière l’Ile-de-France.
