La crise née du Covid-19 a affecté durablement la dynamique de Corsair dans le secteur cargo. Tous les clignotants étaient pourtant au vert avec une activité qui avait atteint 18 000 tonnes au cours de l’exercice clos au 30 septembre 2019. La compagnie se rapprochait alors progressivement de son objectif d’atteindre les 10 % de chiffre d’affaires réalisés dans cette activité.
Les États-Unis et le Canada toujours en attente
L’arrêt des vols réguliers intervenu fin mars 2020 n’a pas, pour autant, signifié la suspension totale des activités de Corsair. Sur une période s’étendant jusqu’à mi-juin, la compagnie a opéré non moins de vingt-deux rotations tout-cargo, principalement sur les DOM. C’est en effet sur ces lignes qu’elle réalise les deux tiers de son activité fret.
Depuis la réouverture des lignes régulières vers les DOM ainsi que sur Abidjan, la compagnie a toutefois vu revenir ses traditionnels clients. L’activité cargo est ainsi quasiment revenue à la normale, avec un coefficient de chargement très élevé à l’export, de l’ordre de 90 %. Mais là où le bât blesse, c’est que Corsair n’a pas encore repris ses vols vers les États-Unis, le Canada et l’île Maurice. Pourtant, ces vols qui avaient vu l’ouverture de Miami en juin 2019 et l’extension de la desserte à l’année de Montréal représentaient 20 % de l’activité cargo de la compagnie à la fin de l’année 2019. Ils étaient alors en très forte progression.
De l’impact d’une flotte homogénéisée
Corsair a repris l’exploitation de ses lignes régulières sans ses trois emblématiques Boeing 747-400. Ces derniers ont finalement quitté la flotte dix mois avant la date échéance de leur retrait de service. Le transporteur dispose donc à présent d’une flotte homogène composée de cinq Airbus A330-200 et 300. Ceux-ci auraient dû céder la place aux nouveaux Airbus A330neo dont cinq exemplaires devaient commencer à être livrés à partir de fin août/début septembre 2020. Des discussions sont actuellement en cours, toutefois, pour ajuster le calendrier de leur arrivée afin de coller au plus juste avec le rythme de reprise du transport aérien.
Mais au-delà d’une capacité d’emport plus élevée de la version neo sur les longues distances comme celles de l’océan Indien, ce renouvellement de flotte à venir présentera bien des avantages au plan du développement de l’activité cargo, comme le détaille Julien Houdebine, directeur réseau et revenus de Corsair. "Nous allons en effet gagner près de 40 % de capacité d’emport supplémentaire grâce au départ des Boeing 747-400, dont les soutes sont plus contraintes que l’A330 pour le fret, et grâce à la croissance de flotte qui nous permettra d’augmenter les fréquences, notamment sur les DOM. L’homogénéisation de notre flotte nous permettra également de lisser notre offre sur toute l’année en évitant les ruptures de charge liées au changement de type avion et améliorera donc significativement la qualité de service pour nos clients."
