Drone postal : la Suisse abandonne, la France persévère

La 3e génération de drone utilisée par la Poste est capable d'apporter 10 kg sur 10 km.

Crédit photo Grégoire Hamon
La Poste Suisse va céder l’exploitation de transport d’échantillon médicaux par drones, faute de rentabilité. La Poste française continue ses livraisons de colis vers des sites isolés, mais espère une montée en gamme des fournisseurs pour généraliser ce procédé.

La Poste suisse annonce se séparer de son activité de drones de transport faute de rentabilité. "Bien que les drones autonomes suscitent un vif intérêt à l’international, le contexte réglementaire actuel pour les véhicules aériens sans pilote limite leur utilisation pour la Poste en Suisse et ne permet donc pas d’assurer leur rentabilité", déplore la poste helvète dans un communiqué.

Une nouvelle stratégie

Depuis le printemps 2017, la Poste Suisse avait mis en place, avec le fabriquant et opérateur de drones américain Matternet, un service de livraison d’échantillons médicaux entre un laboratoire et des hôpitaux, à Zurich et Lugano. En 2019, deux appareils s’étaient écrasés au sol sans faire de victime, l’un dans le lac de Zurich avec un échantillon de sang à bord et l’autre en forêt.

Après révisions, les drones avaient de nouveaux été autorisés à redécoller. La Poste suisse, qui vient de définir sa nouvelle stratégie, indique vouloir désormais "se concentrer sur les solutions logistiques dans son activité clé". Elle transmettra début 2023 l'exploitation opérationnelle des drones à Matternet.

1 000 vols sur deux lignes

La Poste française est pour sa part décidé à poursuivre les expérimentations démarrées en 2014. Elle présentait sur le salon Vivatech début juin son dernier modèle de drone, capable d’emporter 10 kilos de colis sur 10 kilomètres. "Les expérimentations continuent afin de voir comment les drones peuvent s’insérer dans les compétences métier", déclare Philippe Cassan, directeur du Programme drones au sein du groupe La Poste.

Depuis 2014, le groupe utilise des drones sur deux sites d’expérimentation, dans le Var et en Isère, afin de desservir des villages isolés. "En Isère, il s’agit de desservir la poste d’un village de 80 habitants. Une camionnette met 40 minutes pour effectuer un aller retour sur une petite route étroite contre 8 minutes pour un drone", précise-t-il. Ce dernier indique que les drones ont totalisé 1 000 vols sur les deux lignes, avec un taux de réussite de 95 %. "Les 5 % restants sont liés à des conditions météorologiques imprévues." 

Pas encore à l'échelle industrielle

Pour autant, pas question encore de passer à l’échelle industrielle tant qu’il faudra se contenter de drones prototypes. "Nous avons désormais une bonne vision du marché que l’on pourrait adresser avec les drones, en visant les zones isolées et mal desservies, comme les villages de montagnes ou de petites îles comme l’île d’Aix par exemple, ce qui permet d’apporter une solution efficace et écologique. Mais nous avons besoin pour cela qu’un acteur industriel se positionne pour offrir une solution sécurisée et fiable, qu’on peut attendre d’un camion ou d’un utilitaire par exemple. Or ce n’est pas encore le cas actuellement, puisque les modèles actuels sont surtout à l’état de prototypes", détaille-t-il. La maturité du marché est attendue "dans quelques années" et en attendant la Poste "continue à y croire et à apprendre".

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