MSC sur les rails de la grande vitesse

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Les trains à grande vitesse Pendolino Evo d'Alstom opérés par Italo sur la ligne Venise-Bologne.

Crédit photo ©Alstom
L'armateur de porte-conteneurs et opérateur de croisières investit dans le train à grande vitesse en Italie. MSC a signé un accord pour entrer au capital du premier opérateur privé de TGV Italo. Ce dernier était entré sur le marché en 2012 à la faveur de l’ouverture à la concurrence en Italie.

Medlog vient à peine d’emporter l’appel d’offres qui fait du commissionnaire de transport du groupe MSC, l'actionnaire à hauteur de 50 % de la Renfe Mercanciás, le pendant espagnol de Fret SNCF. Et le leader mondial de la ligne régulière annonce déjà avoir conclu un autre accord pour l'acquisition d'une participation de 50-51 % dans le capital d'Italo, le premier opérateur privé de trains à grande vitesse (un chiffre d'affaires de 701 M€ et un ebitda de 225 M€ en 2022), détenu depuis 2018 par le fonds d’investissement Global Infrastructure Partners (100 Md$ d'actifs en portefeuille).

Le solde des participations sera réparti entre GIP, l'assureur allemand Allianz ALVG.DE et d'autres co-investisseurs mais selon des pourcentages non précisés.

« Nous croyons fermement au potentiel du transport ferroviaire de passagers à grande vitesse en Italie et à celui d’Italo pour renforcer la connectivité ferroviaire à travers l'Italie et le marché touristique intérieur [durant l’été, Italo étend son offre à des endroits stratégiques pour le tourisme, NDLR] », mentionne Diego Aponte, président du groupe MSC, que l’on n’attend pas dans le TGV.

« En outre, l'accord conclu aujourd'hui reflète l'objectif de notre groupe de développer des modes de transport durables, tant pour les passagers que pour les marchandises », précise le dirigeant.

Premier acteur de la libéralisation

Les conditions financières de l'accord sont restées à la discrétion des parties prenantes. Mais selon les sources du Corriere della Sera, la valeur du numéro deux italien (derrière Trenitalia, opérateur public national), est estimée à 4,2 Md€ avec 930 M€ de dettes. Sachant que le fonds d'infrastructure GIP avait acheté Italo pour environ 2 Md€.

Entré sur le marché en 2012 à la faveur de l’ouverture à la concurrence de la grande vitesse ferroviaire (une première mondiale) avec ses Pendolinos Alstom rouge Ferrari sur la ligne Milan-Florence-Rome-Naples, l’opérateur romain exploite aujourd’hui une flotte de 51 trains équipés d'un système d'alimentation électrique, reliant 51 villes du pays avec un trafic affiché de 20 millions de passagers par an.

Pour qui a voyagé en train en Italie connaît les avantages de la libéralisation des services. Le train est peu cher (parmi les prix les plus bas en Europe), confortable, souple et flexible (changement de train sans frais).

Logistique à l'horizon

Les taux de fret poursuivent leur décrochage mais MSC poursuit ses investissements, tant dans les navires (construction et S&P) que dans la logistique, segment sur lequel il s’est positionné plus tardivement que CMA CGM et Maersk.

Opération « iconique », MSC a racheté l’an dernier Bollore Africa Logistics, l’empire portuaire africain de Bolloré, qui fut longtemps la vache à lait du groupe français sur la base d'une valeur d'entreprise de 5,7 Md€.

Affaire polémique, l’annonce de sa prise de participation de 49,9 % dans le capital du plus grand opérateur portuaire de Hambourg, Hamburger Hafen und Logistik (HHLA), dont Hapag-Lloyd est le principal client, n’en finit plus de faire des vagues, avec en chef de file l’actionnaire de l’armateur allemand et commissionnaire suisse Kuehne + Nagel. MSC pourrait y laisser près de 1,4 Md$.

[Lire à ce sujet, sur les intérêts en présence et les impacts de l'opération : MSC bien engagé pour devenir actionnaire du plus grand manutentionnaire allemand]

Sur les rails et dans les airs

Passé inaperçu durant l’été, MSC a acquis la majorité des parts d'AlisCargo Airlines, un transporteur de fret aérien basé à Milan. Il a lancé en début d’année les opérations de sa propre compagnie aérienne, MSC Cargo, faute d’avoir pu emporter ITA Airways, la compagnie publique italienne née des cendres d'Alitalia, que le Suisse convoitait en association avec le numéro un aérien allemand Lufthansa, avant de jeter l’éponge. Aux termes de multiples rebondissements, Lufthansa prendra finalement 41 % du transporteur en difficulté aux côtés de l’État italien.

Adeline Descamps
 

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