Journée du Transport Combiné : une année 2023 à oublier très vite

President du groupe Open Modal, Jean-Claude Brunier souhaite voir circuler des trains combinés de 850 mètres de longueur le plus rapidement possible.  

Crédit photo Olivier Constant
Si la traditionnelle Journée du Transport Combiné a connu un record de fréquentation, il n’en a pas été de même pour le trafic, qui a plongé au cours du premier semestre 2023. L’objectif de triplement de l’activité rail-route d’ici à 2030 s’éloigne encore un peu plus.
 

Rendez-vous incontournable de la filière du combiné rail-route et fleuve-route, la Journée du Transport Combiné a connu une fréquentation record le 26 octobre 2023 à l’Espace Saint-Martin à Paris. Ce sont en effet 255 participants – plus ou moins 30 % par rapport à la précédente édition – qui ont répondu à l’invitation du Groupement National des Transports Combinés (GNTC). Pourtant, les informations qui leur ont été communiquées n’ont pas été bonnes, loin s’en faut.

Une baisse semestrielle de 22 %

Les mouvements sociaux liés à la réforme des retraites et, à un degré moindre, l’impact du ralentissement économique, ont en effet fait chuter le trafic du combiné rail-route de 22 % au cours du premier semestre 2023. C’est donc un sévère coût d’arrêt qu’a subi la filière, cette dernière ayant vu ses trafics – exprimés en tonnes/km transportées – progresser de 9,4 % en 2022. L’objectif de triplement du trafic d’ici à 2030 semble donc inatteignable à présent.

Et si cela ne suffisait pas encore, l’augmentation du coût de l’énergie électrique et l’éboulement survenu sur la ligne de la Maurienne le 27 août 2023 ont contribué à détériorer encore plus la situation financière des opérateurs concernés. Aucun chiffre n’a, pour l’heure, été communiqué quant aux montants des pertes endurées. Surtout, certains trafics sont repassés à la route, un report modal inversé qui cadre mal avec les objectifs de la RSE.

Le combiné fleuve-route a, dans le même temps, subi une baisse moins marquée de 12 %.

Des raisons d’espérer

Ce coup d’arrêt ne doit pas occulter cependant les efforts sans précédent dont le combiné rail-route et le fleuve-route vont bénéficier dans les prochaines années. Sur les 4 Md€ promis par l’Etat pour le fret ferroviaire d’ici à 2030, 1,9 Md€ va être engagé d’ici à 2027. Tous les secteurs seront concernés dont les terminaux, les mises au gabarit et l’ERTMS. Intervenant à la tribune, Jean-Claude Brunier, président du groupe Open Modal, a souhaité que "des investissements prioritaires soient réalisés sur l’axe Atlantique afin de permettre la circulation des trains longs. Ces convois de 850 mètres de longueur permettent de gagner 10 à 15 % de productivité".

La qualité de service ferroviaire toujours en question

Le combiné fleuve-route bénéficie des mêmes aides que le combiné rail-route. Eloi Flippo, de la direction du développement de Voies navigables de France (VNF), a rappelé que le réseau fluvial français fait l’objet d’un programme d’investissement de 3 milliards d’euros sur 10 ans (entre 2020 et 2030). "Le fluvial n’avait jamais connu cela". Les investissements servent à la rénovation et à la modernisation du réseau fluvial, qui permet la qualité du service sur les voies navigables.  

Pour le développement du transport combiné rail-route, il reste néanmoins un point noir et de taille, celui de la qualité de service sur la partie ferroviaire. La ponctualité des trains combiné n’était que de 59 % à fin septembre 2023. Un résultat à mettre en parallèle avec les 78 % du fret ferroviaire dans son ensemble. SNCF Réseau souligne toutefois que 89 % des sillons demandés pour le service 2024 avaient déjà été attribués à mi-septembre 2023. C’est près de 20 % de plus qu’il y a dix ans.

Ferroviaire

Transport ferroviaire

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15