"On parle beaucoup de Logistique 4.0, dans les médias et chez nos clients, mais finalement, aucune définition claire n’existe", explique Alexia Narvor, responsable marketing du spécialiste des plates-formes SaaS pour la logistique, Transporeon. L’entreprise a donc décidé de trouver un partenaire pour établir un état des lieux du niveau de digitalisation, d’utilisation des données et d’automatisation de la logistique dans les entreprises, hors prestataires logistiques.
L’Université RWTH d’Aix-la-Chapelle, avec son Cybernetics Lab, rattaché à la Faculté d’Ingénierie Mécanique, a semblé être le meilleur interlocuteur pour mettre en place des outils d’analyses scientifiques du statut et des besoins des entreprises.
Un outil de benchmark en ligne
"Pour nous, il s’agit de mener des recherches qui ont des chances d’aboutir dans le monde réel, raconte Alexia Fenollar Solvay, ingénieur industriel et chercheur scientifique à l’institut de gestion de l’information. Les partenariats avec les entreprises du secteur privé sont en cela importants pour nous."
Pour faire cet état des lieux de la Logistique 4.0, la méthode choisie par les deux entités a consisté dans un premier temps, en 2015 et 2016, à des échanges longs et détaillés avec une trentaine d’entreprises sur l’état de leurs connaissances, ainsi que sur les solutions concrètement mises en place. Quelques mois plus tard, en octobre 2016 en Allemagne et le 16 janvier 2017 en France, un outil de benchmark a été mis en ligne, nommé "Logistics 4.0 Maturity Benchmark".
Des axes d’amélioration possibles en 30 questions
Une trentaine de questions, principalement axées sur le transport, permettent ainsi de déterminer un niveau global de digitalisation et d’automatisation des entreprises, et pour chacune d’entre elles de se positionner dans leur environnement respectif (économique, régional, sectoriel…). En mettant leur logistique au banc d’essai, les entreprises obtiennent ainsi des axes d’amélioration possibles tout en se situant objectivement sur son marché.
Un algorithme a par ailleurs été écrit par les chercheurs de l’Université d’Aix-la-Chapelle afin de pouvoir faire différentes recommandations aux entreprises participantes, déterminées selon les réponses. Le Logistics 4.0 Maturity Benchmark produira des scénarios d’autant plus sophistiqués qu’il y a de réponses fournies. "La maturité d’une entreprise par rapport à ses concurrents ne sera pas la même selon la taille du panel", confirme Alexia Narvor.
Une étude focalisée surtout sur le transport routier
Si les premiers résultats devraient être publiés dans le courant de l’année, avec déjà plus de 300 entreprises qui auraient répondu, selon Transporeon et le Cybernetics Lab, il s’agit d’une étude au long cours. Elle devrait, de plus, être reproduite au fil des mois en Italie, en Angleterre, aux États-Unis, en Hollande, etc.
Transporeon ne cache pas que l’étude se focalise particulièrement sur le transport routier. Le "score Logistique 4.0" ainsi obtenu reflète donc une réalité quelque peu tronquée, en ne travaillant pas sur l’ensemble des maillons de la supply chain… la démarche n’en demeure pas moins intéressante pour les responsables logistiques des entreprises, tous secteurs confondus, à la recherche de premières pistes d’amélioration.
