Kuehne + Nagel pourrait supprimer un quart des emplois après la crise du Covid

Fin avril, Kuehne + Nagel avait fait état d’une baisse de 23 % de son bénéfice au premier trimestre, en diminution de 6,2 % sur un an, du fait de la réduction des volumes dans le fret maritime et aérien liée à la crise sanitaire.

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Kuehne + Nagel pourrait supprimer un emploi sur quatre à travers le monde, en raison de la crise générée par l'épidémie de coronavirus. L'Allemagne serait moins touchée que les Etats-Unis, où il n'existe pas de système de chômage partiel. L'actionnaire prinicpal du groupe, Klaus-Michael Kuehne, estime que la crise aura des conséquences sur la façon dont se déroule la mondialisation. 

Le géant suisse de la logistique Kuehne + Nagel est durement affecté par la crise du coronavirus. Le principal actionnaire du groupe, le président d’honneur Klaus-Michael Kuehne (53,4 % du capital), a prédit fin mai des jours sombres à son entreprise, dans une interview au quotidien allemand Die Welt. "Après la crise, le groupe pourrait compter 20 à 25 % de salariés en moins", estime l’homme d’affaires. "Les pays seront différemment affectés. L’Allemagne et les pays européens seront moins affectés, du fait des dispositifs de chômage partiel, à la différence des Etats-Unis" qui ne disposent pas de ce type de filet de sécurité. K+N compte 83 000 salariés à travers le monde, dont 45 000 ont travaillé depuis la maison pendant la crise. 16 000 à 20 000 emplois seraient sur la sellette.

Avant tout les entrepôts et les emplois industriels

"Les suppressions de postes concerneront avant tout les entrepôts et les emplois industriels", selon l’actionnaire de cette entreprise née en 1890 à Brême, en Allemagne. K+N, un des leaders mondiaux de la logistique, compte 1 400 implantations dans plus de 100 pays, et 6 millions de mètres carrés d’espaces d’entreposage.

Le groupe est numéro 1 mondial en matière de transport maritime, numéro deux pour le fret aérien et la logistique et numéro 3 européen pour le transport de marchandises par rail et route avec plus de 21 millions d’expéditions. "L’entreprise sortira de la crise plus petite qu’elle ne l’était avant d’y entrer. La mondialisation ne se poursuivra pas de la même manière. La division internationale du travail sera moins prononcée", estime l’homme d’affaires. 

Pas de dividende

Fin avril, Kuehne + Nagel avait fait état d’une baisse de 23 % de son bénéfice au premier trimestre, en diminution de 6,2 % sur un an, du fait de la réduction des volumes dans le fret maritime et aérien liée à la crise sanitaire, malgré une activité meilleure qu’escomptée en mars, du fait de la forte demande pour le commerce en ligne et les produits pharmaceutiques. Le transport maritime a été le premier affecté par la baisse des échanges avec la Chine. Le volume transporté sur les mers a reculé de 6,2 % entre janvier et mars, à 1,08 million équivalents vingt pieds.

Le groupe ne versera cette année pas de dividendes à ses actionnaires, ce qui devrait représenter une perte de 300 millions de francs suisses pour Klaus-Michael Kuehne. "L’heure de vérité viendra entre avril et juin, explique l’actionnaire. Tout dépendra de la reprise de l’économie mondiale, si la machine est relancée en juin ou pas. Nous sommes présents dans plus de 100 pays et très dépendants de l’économie globalisée." Le groupe s’attend à des conséquences économiques de la crise sanitaire sur le long terme. 

Pour autant, Kuehne + Nagel disposait fin mars de 903 millions de francs de liquidités, de quoi mener à bien le projet d’acquisition en Asie que le groupe prépare de longue date. 

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