L'équipementier allemand ZF Friedrichshafen, leader mondial sur en chaîne cinématique, châssis et technologie de sécurité active et passive, s’apprête à débourser 6,3 milliards d’euros pour acquérir son concurrent américano-belge Wabco. "Nous sommes convaincus que ZF et Wabco pourront créer le leader mondial de la technologie pour utilitaires", a commenté Wolf-Henning Scheider, patron de ZF.
Une cible de choix
Fournisseur des principaux constructeurs de voitures, bus et camions, Wabco apparaît comme un spécialiste de premier plan pour les systèmes avancés d'aide à la conduite, de freinage, de direction et de contrôle de la stabilité. Une cible de choix pour ZF qui cherchait justement à se renforcer sur les solutions de freinage des véhicules utilitaires.
"Le freinage joue un rôle central pour le contrôle des fonctions de conduite automatisée - y compris les manœuvres de freinage d'urgence de camions et de leur remorques", soulignent les dirigeants de ZF. Wabco développe ainsi l’OnGuardMax, un système de freinage d’urgence en cas de collision imminente avec un véhicule ou des piétons situés devant le camion.
Utilitaires autonomes, performants et connectés
Wabco est également bien avancé dans le développement de technologie de conduite autonome. La nouvelle entité est donc amenée à devenir "une entreprise globale très bien positionnée pour nourrir la demande en utilitaires autonomes, performants et connectés", selon les termes de Jacques Esculier, le patron de Wabco.
Dans un premier temps, ZF prévoit que les fonctions de conduite automatisées seront mises en œuvre avec des véhicules commerciaux et dans des zones de faible complexité et de circulation (comme par exemple les aéroports, les sites d'usine, et l'agriculture).
Podium allemand
Le directoire de Wabco a donné son accord à cette offre de rachat amicale qui doit être bouclée en 2020, sous réserve du feu vert des autorités de la concurrence. Le cumul des deux sociétés généreraient un chiffre d'affaires combiné de 40 milliards de dollars (35,6 milliards d’euros), ce qui permettra à ZF de se hisser au rang de 3e équipementier automobile mondial, à la place du japonais Denso. Le secteur de la sous-traitance automobile sera donc dominé par un trio entièrement allemand, avec Continental (44 milliards d'euros de chiffre d'affaires) et Bosch (47 milliards pour sa branche automobile).