Le groupe de transport Sotradel a rejoint voici un an le groupe Astr’In. David Billandon, aujourd'hui directeur transport d’Astr’In, s'exprime sur les choix faits en matière d'énergie et sur les derniers objectifs de Bruxelles en matière d'émissions de CO2.
L’Officiel des transporteurs : Poursuivez-vous à Astr’In la politique en faveur du gaz que vous aviez en tant que responsable du projet Équilibre au sein de Sotradel ?
David Billandon : Aujourd’hui, 20 % de notre parc fonctionne au GNC, soit 9 véhicules sur 41. Mais du fait des coûts d’investissement (25 à 30 % plus élevés que pour des camions au diesel) et de celui de la molécule - énorme en ce moment -, nous ne déployons pas plus le gaz pour l’instant. Il serait trop coûteux de ne pas les faire rouler, mais nous devons rogner sur nos marges auprès des clients pour lesquels nous les utilisons. Un seul de ceux-ci s’est dit prêt à payer un surcoût pour des véhicules au GNC et bioGNC.
L'OT : Que pensez-vous du règlement européen proposé, qui veut conduire en trois étapes à une réduction de 90 % des émissions de CO2 des poids lourds, soit une quasi-éviction du diesel ?
D.B.: Cela concerne même tous les moteurs thermiques, donc aussi ceux au GNC ou au GNL. Les pouvoirs publics européens et français sont très branchés électromobilité, mais 10 % de camions à moteur thermique autorisés, cela risque d’être très insuffisant. Aujourd’hui, on en est peut-être à moins de 3 % de l’offre en électrique. C’est un inversement de tendance trop rapide ! Même sur le plan de la recharge des véhicules, je ne vois pas comment le système de production d’électricité pourra absorber les besoins, alors qu’aujourd’hui on relance des centrales à charbon. (...)
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