Blondel-Voisin roule désormais au carburant d’huile de colza

Depuis 6 mois, l’ensemble de la flotte du transporteur Blondel-Voisin (Euro 5) roulent avec de l’Oleo100, soit une centaine de camions au total.

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Depuis six mois, le transporteur Blondel-Voisin a converti l’ensemble de sa flotte à l’Oleo100, un carburant produit à partir d’huile de colza française par le groupe Avril.

En pleine controverse sur l’utilisation de l’huile de palme en tant que biocarburant, le groupe Avril continue à faire la promotion de son carburant à base d’huile de colza, Oleo 100, lancé il y a tout juste un an. À l’inverse du carburant produit par Total dans sa bioraffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône), le carburant d’Avril, de type B100 est garanti 100 % végétal et 100 % local, avec une production issu de colza français. Avril assure que ce colza n’entre pas en concurrence avec des productions vivrières puisqu’il s’agit du surplus initialement destiné à l’exportation.

Circuit court

Depuis 6 mois, l’ensemble de la flotte du transporteur Blondel-Voisin (Euro 5) roule avec de l’Oleo100, soit une centaine de camions au total. Une conclusion assez logique pour ce transporteur normand installé à Bosrobert dans l'Eure et spécialisé dans le transport de marchandises para-agricoles (transport de bennes céréalières en vrac et citernes alimentaires), et donc transportant également des graines et de l’huile de colza.

Après avoir testé ce carburant sur trois véhicules pendant quelques mois, Sébastien Voisin, patron de cette entreprise familiale, semble avoir été convaincu. "’J'ai été attiré par Oleo100 car je trouve ça plus intelligent d’avoir un camion qui fait 30 km pour me livrer mon carburant, plutôt qu’un énorme tanker qui traverse l’océan. Je suis fier de pouvoir dire, je roule avec Oleo100, un carburant où vous ne trouverez que du colza français qui a été cultivé, récolté et transformé dans ma région", témoigne-t-il. Ce dernier, qui ne se définit pas comme un "écologiste", a tout de même équipé son site de panneaux photovoltaïques, qui fournissent 10 % de l’électricité, et lave ses camions à l’eau de pluie récupérée.

Miscible avec du gazole

Le prix d’un plein d’Oleo100 est équivalent à celui du gazole. Seule contrainte : les camions doivent s’approvisionner en Oleo100 sur le parc de l’entreprise, à partir d’une cuve installée par le groupe Avril. "Si on part avec un camion à 600 km et qu’on doit refaire le plein, on peut le faire avec du gazole sans problème puisque les deux carburants sont complètement miscibles", précise toutefois Sébastien Voisin au micro de France3 Normandie.

Ce patron indique qu’il n’a procédé à aucune modification sur ses camions, ni même de changement de filtre carburant. Il reconnaît "une légère hausse de consommation, de l’ordre d’un litre au 100 km, tout comme une petite baisse de puissance qui ne change pas la vie du conducteur." Une analyse conforme aux retours de Scania, qui utilise ce biocarburant avec des bus en Suède depuis des années "Selon les remontées terrains, les bus au B100 ne consomment que 3 % de plus par rapport au gazole", rapporte ainsi Gilles Baustert, directeur marketing de Scania France.

En revanche, le bilan écologique est nettement favorable pour l’Oleo 100, car ce carburant restitue 3,7 fois plus d’énergie qu’il n’en nécessite pour être produit par rapport au gazole (du champ de l’agriculteur aux cuves du transporteur), selon les données Ademe citées par le groupe Avril. Les émissions de gaz à effet de serre sont également réduites de 60 %. En Suède, l’étude des rejets des bus Scania s’est également traduite par une  baisse équivalente de 60 % sur les oxydes d'azote (Nox).

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