Une étude publiée à la mi-octobre par le département des études économiques de l’association Conftrasporto-Confcommercio (la confédération du transport et de la logistique associée à la confédération du commerce ndlr) estime les pertes à 131 M€, soit l’équivalent de 2 M€ par jour.
Dans les détails, cinquante-six jours après le drame, les transporteurs qui desservent le port avaient déjà perdu 14,8 M€ et les poids lourds en transit dans Gênes, 116 M€.
Des coûts supplémentaires
Pénalisés par l’effondrement du pont qui a coupé la ville en deux, les chauffeurs doivent parcourir 120 kilomètres en plus pour traverser Gênes d’un bout à l’autre. En sens inverse, ils doivent faire 70 kilomètres en plus.
"Ceci implique une augmentation des coûts de 568.500 € par jour dont 80 % à charge des entreprises de transports et 20 % à charge des entreprises de production qui ont leur propres moyens de transports", estime Conftrasporto-Confcommercio.
Faire des choix
A cela s’ajoute un autre problème : celui de la circulation en ville. Les 4 000 camions qui transitent chaque jour par le port de Gênes et les 31 500 autres poids lourds qui traversent la ville, doivent affronter un temps de parcours rallongé d’une heure voire plus selon les jours.
"Il est encore trop tôt pour brosser un bilan définitif des pertes car il va falloir tenir compte aussi du personnel supplémentaire et du gasoil consommé en plus", note pour sa part Giuseppe Tagnocchetti, coordinateur régional de l’association de secteur Trasportounito Liguria. Selon Conftrasporto.
"Le chiffre augmente de jour en jour et cette situation pousse les entreprises de transports à faire des choix", poursuit ce dernier. Faire des choix, cela veut dire revoir les stratégies commerciales, peut-être s’endetter pour résister.
Une maigre aide économique
à0a fin du mois de septembre, les transporteurs s’étaient retournés vers le gouvernement. "Sans l’intervention de l’Etat, nous ne pourrons pas garantir la continuité des opérations portuaires et assurer la logistique du nord-ouest", estimait Giuseppe Tagnochetti.
Dans leur cahier de doléances, les transporteurs réclamaient des dégrèvements d’impôts et une aide économique pour les entreprises dont le siège est situé à Gênes ou dans les communes limitrophes. Mais leurs attentes ont été déçues, l’exécutif leur ayant accordé une enveloppe de seulement 20 M€ pour l’année en cours.
Du temps pour reconstruire
Au delà plus rien. "C’est oublier qu’il va falloir du temps pour reconstruire et rétablir l’ensemble du réseau et qu’entre-temps, nos pertes vont s’alourdir, avec l’ouverture de nouvelles artères, la situation va certes s’améliorer mais cela ne veut pas dire que nous avons sorti la tête de l’eau, le gouvernement doit tenir compte de nos requêtes et revoir le décret sur les aides accordées à Gênes et aux transporteurs", estime Giuseppe Tagnochetti.