Le prix des batteries devrait baisser de 30 % d’ici 5 ans

Le cabinet AlixPartners prévoit que le prix des batteries, qui représentent aujourd'hui un tiers de la valeur ajoutée des véhicules légers électriques, devrait baisser de 30 % d’ici 5 ​​​​​​​ans.

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Le cabinet AlixPartners prévoit que le prix des batteries, qui représentent aujourd'hui un tiers de la valeur ajoutée des véhicules légers électriques, devrait baisser de 30 % d’ici 5 ans. Ceci amènerait les voitures électrique au prix du thermique. Pour les véhicules lourds, l’équation ne sera pas valable et les experts tablent sur les solutions hydrogène. 

Les véhicules légers électriques seront bientôt vendues au prix de leur équivalent thermique. C’est ce que prévoient les experts d’AlixPartners, dont la dernière étude porte sur l’évolution du marché des batteries électriques. Ces dernières ont vu leur coût baisser de 1 000 $ (904 euros) par KWh en 2010, à 140 $ environ (127 euros) en 2018. La tendance va se prolonger jusqu’à passer sous la barre des 100 $ (90 euros) en 2024.

Un seuil très significatif pour Georgéric Legros, directeur chez AlixPartners France. "A ce niveau de prix, il n’y a plus de pénalité à l’achat pour un véhicule léger (VL) électrique par rapport à une VL thermique", souligne-t-il.

Batteries plus denses 

Plusieurs évolutions techniques permettent d’expliquer cette prochaine chute des prix. Dans les 5 à 10 ans, les batteries intégreront moins de cobalt avec le basculement de l’actuelle technologie LFP (Lithium, Fer, Phosphate) vers le format NMC (Nickel Manganèse Cobalt), qui malgré son nom contient moins de ce coûteux métal.

Second facteur de baisse des coûts, les batteries vont gagner en densité, notamment avec l’apport d’électrolytes solides. Plus petites, les batteries nécessiteront moins de métaux, dont le prix représente 25 % du coût final. "Le gain en densité sera énorme, de l’ordre de 35 % à 50 % d’ici 5 ans et jusqu’à 75 % d’ici 10 ans", prévoit Georgéric Legros. Les industriels pourront convertir ce gain en poids, pour alléger le véhicule, ou en autonomie.

Troisième et dernier facteur, les effets d’échelle liés au gonflement des volumes de production, avec un effet de réduction sur les prix estimé à près de 20 %.

Temps de chargement accrus 

Outre des batteries moins chères, ou avec beaucoup plus d’autonomie, les utilisateurs de véhicules électriques constateront avec soulagement que le temps de rechargement sera beaucoup plus rapide. Selon l’étude, les batteries se rechargeront plus vite, grâce à des anodes en silicone et de nouvelles méthodes de rechargement lors du temps en station (voltage non linéaire, charge impulsionnelle en cascade). "Il faudra seulement 5 à 35 minutes pour une charge de 75 à 100 %", avance Georgéric Legros.

40 % du marché électrique en 2030 

Côté demande, la part de marché des véhicules légers électriques au niveau mondial devrait fortement progresser. Selon les projections d’AlixPartners, 40 % du marché européen sera électrique en 2030 (véhicules légers) avec respectivement 27 % de véhicules totalement électriques et 13 % de véhicules "plug-in" hybrides. Cette projection représente une croissance extrêmement forte de l’électrique puisque celui-ci ne représentait que 2 % du marché mondial en 2018. Cette hausse de la demande a pour corollaire une hausse soutenue de la demande de batterie, qui devrait être multipliée par 5 d’ici 2025.

La Chine devrait rester le leader incontestable en termes de production (avec 69 % de la production globale en 2023 et 65 % en 2028). L’Europe devrait quant à elle connaître la plus forte progression en passant de 7 % de la production globale en 2018 à 17 % en 2028. L’Allemagne et la Suède seraient les principaux moteurs de cette évolution parmi les pays européens. 

Technologie hydrogène 

Pour autant, ces évolutions seront-elles suffisantes pour faire décoller le transport routier de marchandises avec des camions électriques ? Les experts d’AlixPartners ne croient pas à des véhicules lourds fonctionnant uniquement avec des batteries électriques.

"Malgré les innovations à venir, les batteries électriques seules ne seront toujours pas adaptées pour la traction lourde, car le coût et le poids resteront encore dissuasifs malgré toutes ces évolutions. Nous croyons beaucoup plus à l’utilisation de la technologie hydrogène [NDLR qui fait appel à des batteries plus légères couplées à des piles à combustible]. Les véhicules à hydrogène pourront devenir compétitifs assez rapidement sur certains usages de niches", conclut Laurent Petizon, directeur en charge de l'expertise automobile d’AlixPartners. 

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