Le collectif A45 poursuit son action

Élisabeth Borne, ministre des Transports, a annoncé le 17 octobre (que l’Etat abandonnait le projet d’A45, en alternative à l’A47 entre Lyon et Saint-Etienne, engorgée.

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Alors qu’Élisabeth Borne a annoncé hier que le projet d’A45 entre Lyon et Saint-Etienne ne se ferait pas, sur le terrain, les élus et les acteurs économiques restent mobilisés. Parmi eux, au sein du Collectif A45, les transporteurs très concernés sont aussi très en colère.

Serait-ce la fin d’un feuilleton qui dure depuis 25 ans, au moins ? Élisabeth Borne, ministre des Transports, a annoncé le 17 octobre (et confirmé le lendemain dans une interview au Progrès) que l’Etat abandonnait le projet d’A45, en alternative à l’A47 entre Lyon et Saint-Etienne, engorgée.

En contrepartie, l’Etat propose d’investir 400 millions d’euros pour améliorer l’actuelle liaison, par la route ou par le rail. Sur le terrain, en particulier dans le collectif A45 qui réunit quelque 1 500 entreprises, la colère éclate.

Associer les conducteurs dans des actions

“ Oui, nous sommes vraiment en colère, avec un grand sentiment d’abandon !, lance Sylvain Chazot, des transports éponymes, à Saint-Etienne. Il y a du mépris pour le bassin stéphanois, pour tous les gens qui vivent et travaillent ici…. Cette décision vient aussi bafouer l’enquête d’utilité publique qui avait confirmé la nécessité de construire la nouvelle autoroute, et les trois précédents présidents de la République qui s’étaient prononcé en faveur de la nouvelle voie”.

Dans un communiqué commun, Gaël Perdriau, maire de Saint-Etienne, Georges Ziegler, président de la Loire et Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne Rhône-Alpes, qualifiaient aussi la méthode “indigne sur la forme - puisqu’Élisabeth Borne sacrifie un projet vital sans même se déplacer sur le terrain, et incompréhensible sur le fond” puisque, selon les élus, “le dossier de l'A45 était techniquement, juridiquement et financièrement bouclé depuis avril 2017”, “seule manquait la signature du gouvernement pour que le projet démarre”.

Membre du collectif A45 au titre de la FNTR 42, Sylvie Plotton reste déterminée et prévient que s’il y a eu une annonce d’Élisabeth Borne, la loi sur la mobilité, elle, n’est pas encore votée. Nous avons fait jusqu’à présent du lobbying intelligent et policé, on se prépare à un autre mode d’action pour de faire entendre et interpeller au plus haut de l’Etat. Ce sera forcément plus spectaculaire et cela impliquera  l’ensemble du monde économique et toute une partie de la population qui s’est déjà manifestée aujourd’hui.”

Marie Pupier, des Transports Péjy ajoute : “Nous ne pouvons pas lâcher,  sinon c’est tout le bassin meurt, il n’y aura plus de ville. Et nous pourrions bien associer les conducteurs dans des actions. Ils sont eux les premiers pénalisés”.

Un temps de trajet doublé

En effet, la chef d’entreprise explique que, “rien qu’hier, sept de nos camions sont arrivés avec une heure, une heure trente de retard, car il y avait un incident sur l’A47. Nous avons dû rester jusqu’à 21 heures à les attendre. Nous devons vraiment être rigoureux pour maintenir les temps de travail dans les normes. Vendredi dernier, un de nos conducteurs nous a même quitté. Malgré nos efforts pour adapter ses horaires, il redoutait trop des accidents imprévus qui bloquent complètement la circulation et le mettent en retard à la sortie de l’école.”

Les conducteurs de Sylvain Chazot, dont l’entreprise a son siège à Saint-Etienne et deux sites dans la région lyonnaise, sont impactés au quotidien par les ralentissements sur la vieille voie : “Nous avons chaque jour 35 véhicules dans chaque sens sur cet axe, essentiellement sur une activité de grande distribution. Et, là où ils prenaient une petite heure il y a une quinzaine d’années, ils mettent le double aujourd’hui pour faire une petite cinquantaine de kilomètres. Le tracé est  biscornu, sur deux voies, accidentogène, la vitesse limitée à 80 km/h ou 70 km/h pour les PL... Comment peut-on appeler cela une autoroute? Et pourtant, c’est l’autoroute la plus empruntée de France, car il n’y a pas d’alternative”.

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