Demain, les ports seront « smart » et connectés pour une meilleure traçabilité et fluidité de la marchandise, précisions avec la Soget et son directeur général Hervé Cornède.Cybersécurité, intelligence artificielle, big data, blockchain, objets connectés… La révolution du numérique est en marche et touche tous les types d’activités. Et c’est encore plus vrai dans le domaine maritime et portuaire. Demain, les ports seront « smart » et connectés pour une meilleure traçabilité et fluidité de la marchandise.Soget, le spécialiste des systèmes d’informations portuaires installé au Havre est sur tous ces sujets à la fois. Aujourd’hui, Soget, ce sont 51 ports dans le monde qui sont équipés de logiciels dont 21 en France. Ses domaines d’intervention couvrent aussi bien les ports maritimes ou fluviaux, le lacustre, les aéroports et les postes-frontières. « Nous traitons deux tiers du commerce extérieur français », complète Hervé Cornède, directeur général de Soget. Depuis 2009, une intégration totale des logiciels existe entre le guichet unique du Grand port maritime du Havre et les outils développés par Soget. Cette coopération est unique en son genre. Les technologies qui se sont développées progressivement sur Haropa, et donc sur l’axe Seine, permettent de faciliter le passage de la marchandise. Le corridor digital est ainsi interfacé avec les outils des établissements portuaires publics. Cette plate-forme digitale est composée de 3 000 interfaces en échange de données informatiques, 2 500 au Havre et 500 à Rouen, directement gérés par Soget en partenariat avec ses clients. « Avec des navires et des entrepôts de plus en plus gros donc des flux plus importants, il est indispensable d’avoir des outils performants pour nos clients ». La dernière génération de Port Community System (PCS) de Soget baptisée S) One sécurise également les échanges. Et là encore, cette sécurisation correspond aux attentes des clients. Pour Hervé Cornède, les systèmes d’information vont devenir de plus en plus interopérables dans les dix années à venir.
Au service de la performance portuaire
« La cybersécurité constitue un gros enjeu. Mais il y a d’autres sujets sur lesquels nous travaillons comme le pilotage de l’activité par les données et la performance ou encore l’automatisation des procédures grâce à l’intelligence artificielle, quelque chose qui pourra optimiser le traitement du passage de la marchandise portuaire », indique le responsable. L’anticipation est donc le maître-mot en matière de nouvelles technologies. « Sur les nouvelles technologies, les besoins existent déjà. Et elles vont prendre une place de plus en plus importante. La création d’une direction de l’innovation au sein de Soget a justement pour but de les explorer. Nous faisons également partie du groupement d’intérêt scientifique Trafis Lab qui réunit Haropa, l’université du Havre et les douanes. Trafis Lab travaille, par exemple, sur l’intelligence des données au service de la performance portuaire. Cela passe par la maitrise des processus logistiques, des indicateurs de performances dynamiques, l’intelligence des données et l’automatisation des interfaces ».
Hervé Cornède cite l’exemple de la blockchain, une technologie de stockage et de transmission d’informations sécurisées. Pour lui, son utilisation dans la chaine logistique doit se faire sur des trafics bien précis comme le flux de marchandises dangereuses. « Nous travaillons d’ailleurs dans ce sens dans le cadre d’un programme fixé par Haropa-Port du Havre et le GIS Trafis. Un premier prototype est en cours de conception ». Pour le responsable de Soget, les objets eux-mêmes comme, par exemple, des conteneurs vont devenir de plus en plus connectés. « Le port du futur, c’est aussi l’automatisation avec pour conséquences un PCS de plus en plus communicant, ouvert, interopérable et intelligent ».