Transport maritime : la solution GNL dans les tuyaux de La Méridionale

Une première en France a été réalisée le 20 septembre dernier à Ajaccio sur le Girolata. Le navire à quai a été alimenté à partir d’électricité fournie par du gaz naturel liquide pour réduire l’empreinte environnementale.

Crédit photo N.B.C.
La Méridionale a présenté aux élus ajacciens une solution permettant de fournir aux navires en escale de l’électricité au lieu de faire tourner les moteurs, pour réduire considérablement la pollution. La Corse n’ayant pas de boucle électrique capable de fournir les navires, la filiale de Stef a testé une solution à partir de gaz naturel liquide. Un dispositif qui représente 1 à 2 M€ d’investissement et pose question, en particulier s’agissant de la logistique d’approvisionnement du gaz. 

La Méridionale passe au GNL. Non pas pour la propulsion, mais pour l’alimentation électrique de ses navires en Corse. Un test a été réalisé le 20 septembre sur le port d’Ajaccio, avec le cargo-mixte Girolata, afin de convaincre les élus d’opter pour cette solution transitoire en attendant l’arrivée d’une boucle électrique à quai. Un système qui nécessite tout de même de mobiliser des moyens : un conteneur de GNL, un réchauffeur atmosphérique, un groupe électrogène et un transformateur. Le gaz se transforme en quelques minutes en courant électrique de 400 volts avant de franchir le sabord du navire en 11 000 volts. "Cette technologie ne présente aucun danger pour l’environnement et les riverains. Si les résultats sont concluants, elle pourrait intéresser les gestionnaires de ports et les collectivités locales", explique Christophe Seguinot, directeur technique de la compagnie maritime. En effet, pour pouvoir offrir de l’électricité propre, il faudra compter entre 1 et 2 M€. Un coût quasiment similaire pour faire venir une boucle électrique de 2 MW. La CCI d’Ajaccio annonce un délai de 24 mois pour la réalisation des travaux par EDF.

Élaborer un modèle économique

"Il faut élaborer un modèle économique. Le port d’Ajaccio peut facturer un coût au KWh. Les ports et les organismes de tutelle doivent rendre des arbitrages. Se pose également la question de l’approvisionnement des conteneurs de GNL", pointe Benoît Dehaye, directeur général délégué de la Méridionale. Considéré marchandises dangereuses (classe 1), le code IMDG (International Maritime Dangerous Goods) impose de réduire le nombre de passagers à bord du ferry transportant ce produit. "Pour que cette solution devienne pérenne, il faut l’engagement des décideurs corses et une évolution de la réglementation", ajoute Philippe François, directeur de la flotte de la Méridionale propriétaire de trois navires.

Le maritime, un poumon couvert de particules fines

"En Corse, le transport maritime est perçu comme le poumon de l’île, mais il est également considéré comme le vecteur de particules fines", a déclaré Marie-Ange Biancamaria, adjointe au maire d’Ajaccio.  

Interrogé sur le test effectué par la Méridionale, Alain Mistre, directeur Environnement et exploitation portuaire de Corsica Linea, a salué cette initiative. "Nos navires pourront être branchés au courant de quai à compter du premier semestre 2019, la CCI va attendre que plusieurs navires puissent se brancher à l’électricité pour investir", a-t-il conclu.

Sur les 2 000 escales effectuées chaque année à Ajaccio, 1 800 sont réalisées par les trois compagnies de ferries. "Nous sommes au cœur d’une période de foisonnement de solutions. La CCI d’Ajaccio et de Corse du Sud a entrepris de tester toutes les solutions qui seront jugées bonnes. C’est un bouquet de services que nous mettrons en place, dont fait partie l’électrification d’un tout premier poste navire : celui du cargo-mixte quotidien de la continuité territoriale et qui s’ajoute à l’hydromaréthermie, le photovoltaïque, l’hydrogène", explique Paul Marcaggi, président de la CCI d’Ajaccio.

Corsica Linea teste l’hydromaréthermie

Ainsi l’hydromaréthermie, qui fonctionne dans le golfe de Propriano pour alimenter un camping, pourrait être transposée sur un navire rouge. Des capteurs vont être installés sur le Paglia Orba de Corsica Linea, l’objectif de la manœuvre étant de produire de l’électricité quand le navire se trouve à quai. Une piste qui suscite un vif intérêt du côté de la Collectivité de Corse. "Ce procédé est éprouvé, nous avons un établissement alimenté de cette manière. Nous avons bon espoir que ce procédé puisse être installé sur un navire", a commenté Jean-Guy Talamoni, le président de la Collectivité de Corse.

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