Le 11 octobre, project44, spécialiste de la visibilité en temps réel de la supply chain, a dévoilé son baromètre mensuel consacré aux conséquences des retards maritimes. Son verdict : "si les circonstances actuelles se maintiennent, nous allons voir beaucoup plus d'étagères vides à l'approche de la saison des fêtes, du Black Friday et même au-delà", craint Adam Compain, vice-président Data Insights de project44.
Des taux de fret en progression
En août dernier, les taux de fret maritime à court terme continuaient de progresser. Entre la Chine et l’Europe, ils ont atteint une moyenne de 12 977 dollars pour un conteneur 40'. Un exemple, sur la route entre la Chine et la côte ouest des États-Unis, ils ont pris 102 % par rapport à l'année précédente, à 6 570 $.
"Les chargeurs ne peuvent plus absorber les coûts. La persistance de taux de fret astronomiques, associée à un retard dans l'approvisionnement, provoque déjà des pressions inflationnistes dans l'économie globale", observe Josh Brazil, vice-président Data Insights de project44.
Les retards s’allongent
Sur le front des retards de conteneurs, la situation paraît tout aussi tendue. A titre d’exemple, entre Yantian, en Chine, et Los Angeles, sur la côte ouest des Etats-Unis, ils sont passés en moyenne de 2,46 jours en août 2020 à 12,93 jours en août 2021. Le prix moyen mensuel pour un conteneur de 12 m est, quant à lui, passé de 3 247 $ à 6 570 $ sur la même période.
Même tendance entre Shanghai, en Chine, et Rotterdam, en Hollande, où les retards ont atteint 15,19 jours en août 2021 contre 1,88 jour en août 2020. Le prix moyen mensuel pour un conteneur de 40 pieds a littéralement explosé, passant de 1 650 $ à 12 977 $.
Pour trouver la parade, les donneurs d’ordres sont tentés de se reporter vers le fret aérien. Mais, là aussi, ils se heurtent à une mécanique similaire. "Les taux de fret aérien, déjà élevés, devraient continuer à augmenter au cours de la prochaine haute saison, ce qui laisse penser que la demande de capacité sera supérieure à l'offre en provenance d'Asie, quel que soit le mode, et que les pénuries et les augmentations de prix pour les consommateurs se prolongeront jusqu'en 2022", observe l’étude.